A l'heure où le Prix Constantin a braqué les projecteurs sur Hindi Zahra , Rachel des Bois se souvient sans doute qu'elle aussi fut une révélation : c'était il y a quinze ans, et les Victoires de la musique, comme le public, étaient sous le charme de cette chansonnière troublante, icône fugace d'une féminité sans détours mais pas dénuée d'atours.
En deux albums, Au coeur des foyers (1993) et Tidam (1997), et quelques tubes atypiques bien griffés (Moi les garçons, Ça tue l'amour), le charme a opéré. Pascal Nègre, dans les pages de ses mémoires (Sans contrefaçon), se souvient bien du phénomène.
Mais, volontiers cabaretière, à la fois muse et amuseuse, terriblement femme, Rachel des Bois s'est dérobée. Elle s'est soudain éclipsée. Elle a quitté la clairière du showbiz après un tour de danse qui lui a valu ovation et distinctions. Quinze ans après, la voici qui ressurgit, à l'orée du bois, et qui ne se prive pas d'expliquer sa volatilisation. En fait, l'apprentissage d'une nouvelle manière d'être femme : elle est devenue "heureuse – heureuse en amour, heureuse en mère."
Anti-romantique - de son propre aveu - mais implacablement envoûtante, belle et fière comme une chatte sauvage, parfois amourageuse (la faute à une orientation plus rock, aux guitares vibrantes de son grand complice Kris Sanchez), souvent assagie, Rachel des Bois revient avec un nouvel album, Un peu plus à l'ouest, dont elle a dévoilé le premier extrait, Sorry my love. On s'y délecte du duo lascif d'une guitare électrique et d'une voix abrasives et avec ce je-ne-sais-quoi de plaisante désinvolture. D'autres extraits de cet album attendu pour le 24 janvier 2011 chez Roy Music sont à découvrir en cliquant ici : le cirque flonflon de L.O.V.E., carrousel dézingué, vaut bien son tour de manège.
Rachel des Bois, avec Sanchez, présentera ses nouveautés sur la scène du Café de la Danse ce lundi 15 novembre, et Pascal Elbé y sera. Le comédien, qui réalisait cette année son premier film, Tête de turc, vous invite cordialement, dans la vidéo ci-dessus, à découvrir une artiste qu'il connaît bien et apprécie particulièrement...