Sophie Marceau n'en fait qu'à sa tête. Elle dit ce qu'elle pense, tourne les films qu'elle veut, porte les robes qu'elle a envie de mettre - quitte à être victime d'incidents coquins... Tout en restant indétrônable dans le coeur des Français. La membre du jury du 68e Festival de Cannes s'exprime en toute franchise sur le cinéma, les gens qui le font mais aussi sa jeunesse, marquée par l'explosion de sa notoriété avec La Boum. Extraits d'une interview pour Society riche en confidences croustillantes.
Son enfance
Quand Sophie Marceau tourne dans La Boum de feu Claude Pinoteau, elle a 14 ans et vient de banlieue (Gentilly). Un personnage très loin de ce qu'elle était : "Quand j'y repense, je me dis parfois que mon plus grand rôle d'interprétation reste celui de Vic Berreton dans La Boum, une petite bourge des beaux quartiers de Paris, gentille, délicate. A cette époque, je ne ressemblais pas du tout à cette fille."
La comédienne a grandi du côté de Chelles, dans une banlieue "vraiment sinistre", avant d'emménager avec ses parents à Gentilly. Elle décrit son environnement comme des HLM exemplaires, même si elle raconte avoir fait quelques bêtises, comme casser des rétroviseurs - "pour passer le temps, parce qu'on s'ennuyait". Elle aurait pu mal tourner mais l'éducation solide de ses parents l'en empêchera. Autour d'elle, il y avait ses copains, et Jacques, son petit ami, qui était coursier et l'est encore aujourdhui. Parmi ses copines, elle était la seule blanche de peau et s'en ravit. Et puis il y a une autre bande, "un peu plus dangereuse" : "Il y avait des crans d'arrrêt, bien sûr, et un peu plus tard, quelques flingues aussi. (...) Le plus marrant, c'est qu'on était très politisés à 12 ans. On parlait de tout : la justice, le social, la peine de mort, les flics... Enfin de tout, sauf de culture, parce que la culture, en banlieue ouvrière, c'était un des seuls plaisirs auxquels on n'avait pas accès."
La politique selon Sophie
Le manque de culture dans son enfance restera un complexe pour l'actrice, qui a arrêté le lycée en seconde (sa scolarité a été compliquée, avec son succès au cinéma). Cela joue sur sa vision du 7e Art : "Le cinéma français ne ressemble pas du tout à cette image de grande famille de saltimbanques assez libres. C'est un monde hyper bourgeois, hyper codifié."
De sensibilité de gauche, elle admet toutefois ne pas avoir voté pour le parti socialiste aux élections présidentielles de 2007, assumant ses propos en 2009 où elle disait avoir voté pour Nicolas Sarkozy, pour faire le choix "du moins pire" : "Elle était quand même un peu barrée, Ségolène Royal." Elle pique Jean-François Copé, qui s'était vanté d'avoir failli jouer dans La Boum : "Peut-être que ça aurait rendu service à la politique s'il avait fini au cinéma. Il était peut-être encore un peu pur à l'époque."
Au passage, elle rétablira les choses à propos des bustes de Marianne, soi-disant à son effigie : "Je n'ai jamais été Marianne. (...) Cette rumeur, c'est à cause de sondages qui ont été commandés. (...) Ça va, on n'a pas besoin de Sophie Marceau dans les mairies. Mais si on me l'avait proposé, j'aurais accepté. Marianne, c'est classe, alors que le musée Grévin, non."
Depardieu, Cruise et Gibson sont dans un bateau...
L'heure est donc aux vérités, et l'ex de Christophe Lambert n'y va pas par quatre chemins pour parler de grandes personnalités. François Mitterrand ? "Je n'ai jamais remarqué qu'il cherchait à me faire du charme." Gérard Depardieu sur le tournage de Police de Maurice Pialat : "Depardieu ne voulait pas que ça se passe bien entre son réalisateur préféré et moi. Il y perdait de son autorité. Donc il s'est employé à nous monter l'un contre l'autre, Pialat et moi. C'est un prédateur, il faut qu'il bouffe tout et tout le monde." Elle fait le parallèle avec Tom Cruise, même type d'hommes : "Tom Cruise, si vous le mettez sur un bateau et que vous tirez un feu d'artifice, il va monter sur le mât pour qu'on le regarde lui, et pas le feu." Quant à Mel Gibson, qui l'a dirigée dans Braveheart, elle souligne l'homme charmant qu'il était à l'époque, transformé aujourd'hui : "Il n'a pas la même tête. Nerveux, parano. Il n'arrête pas de vociférer : 'Ils veulent tous ma peau, ce sont tous des enculés. Le seul qui a le droit de me faire asseoir ici, c'est mon agent.'"
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Society - mai 2015
Sophie Marceau : Ses 4 vérités sur Depardieu, Copé, Royal et autres confidences...
Publié le 16 mai 2015 à 17:02
Sophie Marceau - Montée des marches du film "Mad Max : Fury Road" lors du 68me Festival International du Film de Cannes, à Cannes le 14 mai 2015© BestImage
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