A 58 ans, Kad Merad est l'exemple même de la réussite. Le comédien, remarqué dans le duo humoristique Kad et Olivier, s'est hissé dans le rang des acteurs français les plus bankable de sa génération. Depuis le 14 septembre, le compagnon de Julia Vignali est à l'affiche de Citoyen d'honneur, comédie dramatique relatant l'histoire d'un écrivain de retour sur ses terres d'origine en Algérie. Un doux écho à son propre parcours sur lequel il revient au cours d'une interview accordée au magazine Society.
Kad Merad est le fils de Janine Béguin et Mohamed Merad. Fier de ses origines, son père préférait pourtant qu'il les taise : "Il m'engueulait. Il disait toujours 'Arrête de dire que je suis algérien' et m'expliquait que quand il était arrivé en France dans les années 50, à 17 ou 18 ans, il avait la nationalité française." Son prénom, c'est d'ailleurs à sa mère qu'il le doit : "C'est elle qui a insisté pour qu'on ait des prénoms algériens, confie-t-il. Mon père ne voulait pas, lui - et tous les enfants de son frère, qui a la même histoire que lui, s'appellent Pierrick, Régis, etc. Nous, c'est Reda, Karim, Kaddour et Yasmina. Et ça, c'est grâce à ma mère, la Berrichonne ! C'était très courageux à cette époque, d'autant que sa mère, la Paulette Béguin, n'était pas la plus accueillante avec mon père."
Malgré cette différence, Kad Merad avait un lien particulier avec son père, disparu l'été dernier : "C'est un père qui a été souvent sévère, avec qui on avait des rapports très durs, même s'il nous aimait beaucoup. Moi, j'étais le seul à arriver à le faire rire avant qu'il tape, ça m'a sauvé. L'humour, c'était ma défense. Je n'étais pas loin d'être son chouchou, on a passé beaucoup de temps ensemble grâce au sport, on avait un vrai lien." Il était d'ailleurs son premier fan et lui envoyait toutes les coupures de presse publiées à son sujet : "C'est vrai, il m'envoyait tout ce qui sortait sur moi, et même ce qui concernait Julia, ma femme, qui est animatrice télé." Une fierté qui fait chaud au coeur.