Un an et demi après avoir ouvert une enquête sur Abdellatif Kechiche, à la suite d'une plainte déposée en octobre 2018 à l'encontre du réalisateur tunisien de 59 ans pour agression sexuelle, le parquet de Paris a finalement classé l'affaire sans suite. Une information communiquée par l'AFP le mardi 19 mai 2020. L'affaire a été classée pour "infraction insuffisamment caractérisée"."Pour une fois, la raison l'a emporté sur le pathos", a réagi auprès de l'AFP Jérémie Assous, avocat du cinéaste, Palme d'or en 2013 pour La Vie d'Adèle.
À l'époque âgée de 29 ans, la plaignante avait affirmé, selon BFMTV, avoir dîné en juin 2018 avec le réalisateur dans un appartement à Paris dans le XXe arrondissement. Endormie après avoir bu plusieurs verres d'alcool, elle avait affirmé "s'être réveillée sur le canapé", "son pantalon était ouvert" et "M. Kechiche se livrait à des attouchements sur elle", selon la chaîne d'information.
Abdellatif Kechiche a d'abord été comédien avant de devenir metteur en scène et réalisateur. Au cinéma, il s'est illustré avec des oeuvres subtiles et humanistes comme L'Esquive ou La Graine et le Mulet, toutes deux récompensées du César du meilleur film, et La Vie d'Adèle, au centre d'une polémique quelques mois après son couronnement à Cannes.
Connu pour sa grande exigence sur les plateaux, le réalisateur avait été la cible de l'une des deux actrices principales du film, Léa Seydou, qui avait dénoncé des conditions de tournage "horribles", des journées sans fin, des centaines de prises pour une même scène... Se disant "humilié" par cette querelle publique, Abdellatif Kechiche avait fini par dire qu'il aurait préféré que le film ne sorte pas, car il avait été "trop sali".
En 2019, son film Mektoub My Love: Intermezzo, qui comportait des scènes de sexe très crues, avait aussi suscité la polémique lors du Festival de Cannes.