Il a remporté deux fois de suite l'Oscar du meilleur réalisateur, pour Birdman puis pour The Revenant. Dans un article publié ce 2 septembre dans le quotidien espagnol El Pais, relayé par l'AFP, le cinéaste mexicain Alejandro González Iñárritu a qualifié de "trahison" le fait que le président du Mexique ait invité puis reçu le candidat controversé à la présidence des États-Unis, Donald Trump, régulièrement "insultant" envers les Mexicains.
Le candidat républicain à la Maison Blanche a rencontré le 31 août le président Enrique Peña Nieto. Cette visite surprise a été vivement critiquée au Mexique alors que Trump promet d'ériger, aux frais du Mexique, un mur à la frontière entre les deux pays pour tarir le flot de clandestins. "L'invitation d'Enrique Peña Nieto à Donald Trump est une trahison", écrit Iñarritu. "C'est appuyer et légitimer celui qui nous a insultés, nous a craché dessus et nous a menacés depuis plus d'un an aux yeux du monde entier. C'est manquer de dignité et renforcer une campagne politique de haine envers nous", a-t-il ajouté, dans un article publié par le quotidien El Pais.
Le cinéaste né il y a cinquante-trois ans à Mexico ressent "une profonde tristesse", "de l'indignation" et "de la honte", il a reproché à son gouvernement de ne pas avoir déclaré Donald Trump "persona non grata" sur le sol du pays. Le candidat républicain promet l'expulsion de millions de Mexicains qui vivent sans papiers aux États-Unis. Il avait débuté l'an dernier sa campagne en déclarant que le Mexique permettait à "des violeurs" et autres criminels de passer la frontière.
Dans une interview télévisée diffusée le même jour, Peña Nieto avait répondu aux critiques des Mexicains en disant qu'il fallait "faire face". Lors d'un meeting à Phoenix en Arizona, Trump n'a, de son côté, pas présenté d'excuses mais il a redoublé d'agressivité envers les migrants mexicains qu'il qualifie de "criminels".