Début novembre, le comédien Grégory Fitoussi, 37 ans, participait à l'Escapade des Stars, un voyage de détente organisé à Djerba, en Tunisie, par le Spa des Stars et les hôtels Radisson Blu. L'occasion de se reposer un peu, mais surtout d'apprendre ses textes dans un cadre magique et une ambiance décontractée. Car l'interprète de Benjamin dans Sous le soleil ne prend pas vraiment de pause entre ses différents contrats... pour son plus grand bonheur ! Alors qu'il a terminé le tournage de la deuxième saison de la série britannique Mr Selfridge (OCS) fin septembre, il est actuellement sur le plateau du deuxième volet de la saga Les Hommes de l'ombre (France 2), et sera en 2014 comme prévu au générique de la suite d'Engrenages (Canal+), et à l'affiche du film Jamais le premier soir. Sympathique et disponible, l'acteur a accepté de papoter jeu, réalisation et passion avec Purepeople.com !
Cela fait environ quinze ans que vous faites partie du paysage audiovisuel français, et depuis 2009, vous avez beaucoup tourné à l'étranger ("G.I. Joe", "Word War Z"...). Vous souhaitez volontairement étoffer votre carrière à l'international ou vous voyez ces expériences comme un bonus ?
Je ne me pose pas du tout la question, je continue simplement de faire mon métier. C'est dans une autre langue, du coup il y a un challenge qui est important. Je me demandais si j'étais capable de le faire et puis je l'ai fait ! Je ne dissocie pas ma carrière en France et ma carrière à l'étranger. Je suis ravi de pouvoir me diversifier, c'est le propre d'un acteur que de pouvoir jouer des choses très diverses. On a souvent le problème d'être cantonné à un rôle. Moi, en l'occurrence, mon rôle dans Engrenages m'a un petit peu catalogué dans cette posture d'avocat cravaté, en costume, propre sur lui. Et grâce à mon personnage dans Mr Selfridge, une série anglaise d'époque, j'ai été entraîné dans une dimension complètement différente.
Pour relever ce genre de défi, vous vous faites aider d'un coach ? Comment travaillez-vous ?
Pour l'anglais, j'ai évidemment travaillé avec quelqu'un, avec un minimum de deux heures de travail par épisode. C'est une vraie bonne aide. Cela nécessite beaucoup plus de travail que si je jouais en français, mais cela me plaît beaucoup.
Vous avez été au casting de "La Conquête", film dans lequel vous incarniez Laurent Solly, à l'époque directeur adjoint de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, et vous jouez le conseiller en communication du Premier Ministre dans la série "Les Hommes de l'ombre". La politique et ses coulisses est un thème qui vous parle ?
Par la force des choses, c'est un thème qui m'interpelle bien sûr, et qui se révèle passionnant, de part ses enjeux souvent shakespeariens. C'est rythmé par de nombreuses trahisons, les personnalités sont complexes, intelligentes. Jouer ce genre de personnages, c'est grisant car ils manient bien la rhétorique, du coup leur phrasé et leur langage sont extrêmement intéressants à reproduire.
La casquette de réalisateur est-elle prochainement sur votre tête ?
Je suis passionné par ça ! J'ai toujours, sur tous les plateaux sur lesquels j'ai travaillé, eu envie de savoir comment le film se fabriquait. Que ce soit le son, l'image, la lumière... J'ai très envie de passer à la réalisation, mais pour le moment, je n'ai pas de projet concret. J'essaie d'écrire des choses, mais je n'ai encore jamais trouvé quelque chose qui était indispensable à tourner – car je pense que pour se lancer, il faut tomber sur un projet viscéralement fort. Pour le moment, j'ai la chance de beaucoup travailler en tant qu'acteur donc j'ai peu de temps, mais j'espère un jour pourvoir m'y mettre, en commençant bien sûr par un court métrage.
Selon de nombreux comédiens, qui dit bon réalisateur ne veut pas dire bon directeur d'acteur, vous êtes d'accord avec ça ?
Oui ! Parfois il arrive que l'on soit frustré par la manière dont nous sommes guidés. D'ailleurs souvent, les metteurs en scène qui ont déjà expérimenté ce que c'est de jouer, sont plus précis, plus compréhensifs. C'est pour cela que je pense que je ne serais pas maladroit pour diriger. Il y a aussi une grosse part de psychologie, une manière de s'adresser à chaque artiste : parfois, il faut parler beaucoup, parfois, un regard suffit, c'est très subtil.
Cependant, il faut avouer que la direction d'acteur repose à 80% sur un bon casting. Si le choix des acteurs est bien réalisé, il n'y a plus grand-chose à faire.
Je viens de tourner un court métrage, Alliés Nés, réalisé par Abraham Belaga, qui est acteur de formation, face à mon frère Mikaël Fitoussi, qui joue également. On a pour maman Fanny Ardant. C'est un très joli court métrage et j'ai rarement été aussi bien dirigé que par ce mec, parce qu'il est mon ami, mais aussi car c'est un très bon acteur. Travailler avec des gens avec qui on est sur la même longueur d'onde facilite grandement les choses et c'est là où l'on commence à faire du bon travail. J'ajouterais juste que petit projet ne veut pas dire petit film : il m'a poussé vers des choses dans lesquelles on ne m'avait jamais emmené...
Propos recueillis par Laureline Reygner