Biographie
- Naissance : 28 septembre 1934, Paris
- Âge : 90 ans
- Signe astrologique : Balance
- Résidence : France
Elles sont bien peu à être à ce point uniques. La Callas, La Môme, ... La Bardot. Un simple fait de langage qui en dit long : Brigitte Bardot occupe, dans le paysage artistique et peoplesque français, une place à part. Plus qu'une actrice, B.B. est une marque déposée, célèbre dans le monde entier. Si elle est aujourd'hui une véritable icône cinématographique, il ne faut pas perdre de vue que sa carrière, à proprement parler, et sa mythification ont été fulgurantes - elle décide en effet de prendre sa retraite artistique à seulement 38 ans.
Née à Paris le 28 septembre 1934 dans un ménage bourgeois de Passy, Brigitte Bardot, tout comme sa soeur Marie-Jeanne (dite Mijanou), est élevée à la dure. "Plus d'une fois, il m'est arrivé d'être battue par mon père à la cravache, se souvient-elle. Le comble, je l'ai atteint lorsque, en jouant, je réussis à casser une potiche à laquelle mes parents tenaient par-dessus tout. Non seulement je reçus en punition cinquante coups de cravache, mais mes parents m'interdirent dès cet instant de les tutoyer, car pour eux, à cause de ma bêtise, j'étais désormais une étrangère."
Sa liberté d'expression, elle la trouve rapidement, dès 7 ans, dans la danse classique. En 1949, elle intègre le Conservatoire de Paris, où elle obtiendra un premier accessit. Entre son père, passionné de cinéma (au point qu'il a tourné de nombreux films de Brigitte Bardot enfant, un fait rare pour l'époque) et sa mère, éprise de mode, la famille côtoie allègrement directeurs de presse, de cinéma, de théâtre, et personnalités de la mode.
A 15 ans, Brigitte Bardot est engagée par la directrice de ELLE et du Jardin des Modes, Hélène Lazareff, une grande amie de sa mère. Et dès l'année suivante, en 1950, elle fait pour la première fois la couverture du magazine ELLE.
Il n'en faut pas plus pour que le réalisateur Marc Allégret la remarque et lui propose un rôle dans son prochain film Les lauriers sont coupés. Le film ne se fera pas mais elle venait de rencontrer un jeune assistant, Roger Vadim, 22 ans. Le coup de foudre. Dès l'été 1950, elle le rejoint près de la Croix-Valmer, déclenchant la vive désapprobation de ses parents, qui tenteront en vain de les éloigner l'un de l'autre.
Désireux de se marier, ils devront d'ailleurs patienter jusqu'à la majorité de Brigitte. Le mariage a lieu le 19 décembre 1952.
C'est cette même année que Brigitte Bardot apparaît, après un passage au cours Simon, pour la première fois à l'écran, dans Le trou normand, aux côtés de Bourvil. Quelques apparitions plus loin, et désormais sous la protection de l'impresario Olga Horstig, elle met le festival de Cannes 1953 à ses pieds, avant même d'avoir percé. Elle subjugue déjà les photographes, le public, et même... Kirk Douglas ! Sa carrière va alors prendre un coup d'accélérateur, et elle enchaîne les films (Futures vedettes, Les Week-ends de Néron, Les Grandes Manoeuvres, ...).
1956, Et Dieu créa la femme. La divine étincelle. Son époux Roger Vadim lui offre le rôle de sa vie, celui qui embrase le mythe naissant, qu'une certaine danse lascive entérine. L'idole de toute une génération, la référence absolue en matière de sensualité, d'émancipation féminine et de mode, le sex-symbol provocant B.B. explose à la face du monde, insaisissable femme-enfant et diablesse à la fois. L'hystérie médiatique qui suit le film (censuré aux Etats-Unis) et la traque qui commence autour d'elle (donnant lieu au documentaire Paparazzi en 1963) met à bas son mariage. Dans les mois suivants, elle aura une liaison avec Jean-Louis Trintignant, son partenaire à l'écran.
Brigitte Bardot acquiert en 1958 la Madrague, à Saint-Tropez, et fait de ce lieu méconnu le paradis des stars et des folles nuits. Le 11 juin 1959, elle se remarie, avec Jacques Charrier, à qui elle donnera un fils, sept mois plus tard jour pour jour, Nicolas Charrier.
Se refusant à Hollywood, elle est sollicitée par les plus grands cinéastes hexaonaux : Claude Autant-Lara, Christian-Jacques, Henri-Georges Clouzot, Henri Verneuil, Pierre Gaspard-Huit, Louis Malle, Michel Deville, Robert Enrico, Nina Companeez.
En 1962, année où elle fait son entrée dans Le Petit Larousse, Brigitte Bardot mène son premier combat pour la cause animale en militant pour le pistolet d'abattage indolore dans les abattoirs. En 1963, Jean-Luc Godard la dirige dans Le Mépris. La même année, elle divorce de Jacques Charrier. Elle épouse le 14 juillet 1966 Gunther Sachs, un riche industriel allemand qui a fait sa demande en faisant pleuvoir des pétales de rose sur la Madrague.
Une union éphémère, qui ne résiste pas à sa rencontre avec Serge Gainsbourg : elle devient sa muse, il lui offre Harley Davidson, Bonnie & Clyde et autres tubes mythiques qui ajouent encore à l'aura sulfureuse de Brigitte Bardot.
Acceptant la proposition du général de Gaulle (qui disait d'elle "Cette jeune personne a une simplicité de bon aloi") à la fin des années 1960, Brigitte Bardot accepte d'incarner la Marianne, et son buste, sculpté par Aslan, vient orner toutes les mairies.
En 1971, Les Pétroleuses, dont elle partage l'affiche avec Claudia Cardinale, signe son dernier grand succès cinématographique. Sa carrière s'achèvera en 1973 auprès du débutant Francis Huster dans L'Histoire très bonne et très joyeuse de Colinot trousse-chemise. A 38 ans, après 21 ans d'une carrière forte de 48 films et 80 chansons, épuisée par la surmédiatisation permanente dont elle fait l'objet, Brigitte Bardot prend sa retraite artistique.
Dès lors, elle consacrera toute son énergie à la défense des animaux. En 1977, elle mène sa première grande campagne, utilisant sa notoriété pour dénoncer le massacre des bébés phoques : elle finit par obtenir l'interdiction du commerce de leur fourrure. En 1986, elle crée la Fondation Brigitte-Bardot, qui milite pour la condition animale, qu'elle finance par une vente aux enchères d'objets, bijoux et effets personnels afin d'obtenir les 3 millions de francs nécessaires, et à laquelle elle lègue la Madrague pour assurer sa pérennité. "J'ai donné ma jeunesse et ma beauté aux hommes, aujourd'hui, je donne mon expérience et le meilleur de moi-même aux animaux", déclare-t-elle à cette époque. En 1992, la fondation est déclarée d'utilité publique par le Conseil d'Etat.
Le 16 août 1992, Brigitte Bardot convole pour la quatrième fois avec Bernard d'Ormale, un industriel et sympathisant du Front National avec qui elle vit depuis à Saint-Tropez. On reprochera ponctuellement à B.B. ses dérapages sur certains sujets sensibles et ses accointances avec le FN ; elle sera d'ailleurs condamnée le 3 juin 2008 à 15 000 euros d'amende pour incitation à la haine raciale. Parallèlement à son combat pour la défense des animaux, elle publie un certain nombre d'ouvrages, dont ses Mémoires (Initiales BB et Le Carré de Pluton).
B.B. restera à jamais une icône charnelle : "Le sex-appeal, c'est Marlène Dietrich, le glamour, c'est Ava Gardner, le oomph, c'est Jane Russell, le t'ça, c'est Suzy Delair, le pep, c'est Marilyn Monroe, Brigitte Bardot mélange tous ces ingrédients explosifs, y ajoute un zeste de fantaisie personnelle, elle sera le pschitt !", écrivait, à ses débuts, la revue Cinémonde. Mais la Bardot est également un phénomène social, une femme multiple, LA femme, comme le soulignait Gainsbourg : "Brigitte a des pleins et des deliés. Elle peut être pathétique et caustique, nostalgique, acidulée, poivrée... toute la gamme de la femme. Et jamais un milligramme de vulgarité."
Dernièrement, en juillet 2023, Brigitte Bardot souffrait de difficultés respiratoires. Les pompiers avaient té appelé et son mari s'était voulu rassurant. Elle avait souffert de la canicule. En mars dernier, elle avait été hospitalisée à Toulon, alors qu'elle souffrait déjà à l'époque d'une "grave insuffisance respiratoire". Restée "en soins intensifs" pendant plusieurs jours, elle avait quitté l'établissement hospitalier, contre l'avis des médecins. Alors que les professionnels de santé lui auraient prescrit "au moins trois semaines de convalescence dans leur établissement", elle serait partie "au bout de quatre jours".
Filmographie :
1973 : L'Histoire très bonne et très joyeuse de Colinot trousse-chemise, de Nina Companeez
1972 : Don Juan 73 ou si Don Juan était une femme, de Roger Vadim
1971 : Boulevard du rhum, de Robert Enrico
1971 : Les Pétroleuses, de Christian-Jaque
1970 : L'Ours et la Poupée, de Michel Deville
1970 : Les Novices, de Guy Casaril
1969 : Les Femmes, de Jean Aurel
1968 : Histoires extraordinaires, sketch William Wilson de Louis Malle
1968 : Shalako, d'Edward Dmytryk
1967 : À Coeur joie, de Serge Bourguignon
1966 : Masculin, féminin, de Jean-Luc Godard
1965 : Viva María !, de Louis Malle
1964 : Marie Soleil, d'Antoine Bourseiller
1964 : Chère Brigitte (Dear Brigitte), d'Henry Koster
1963 : Paparazzi, de Jacques Rozier (documentaire)
1963 : Le Mépris (Il disprezzo), de Jean-Luc Godard
1963 : Une ravissante idiote, d'Édouard Molinaro
1962 : Vie privée, de Louis Malle
1962 : Le Repos du guerrier, de Roger Vadim
1961 : La Bride sur le cou, de Roger Vadim
1961 : Les Amours célèbres, de Michel Boisrond
1960 : L'Affaire d'une nuit, d'Henri Verneuil
1960 : La Vérité, d'Henri-Georges Clouzot
1959 : La Femme et le pantin, de Julien Duvivier
1959 : Babette s'en va-t-en guerre, de Christian-Jaque
1959 : Voulez-vous danser avec moi ?, de Michel Boisrond
1958 : Les Bijoutiers du clair de lune, de Roger Vadim
1958 : En cas de malheur, de Claude Autant-Lara
1957 : Une Parisienne, de Michel Boisrond
1956 : Les Week-ends de Néron, de Steno
1956 : En effeuillant la marguerite, de Marc Allégret
1956 : Et Dieu... créa la femme, de Roger Vadim
1956 : La mariée est trop belle, de Pierre Gaspard-Huit
1955 : Futures vedettes, de Marc Allégret
1955 : Rendez-vous à Rio, de Ralph Thomas
1955 : Les Grandes Manoeuvres, de René Clair
1955 : La Lumière d'en face, de Georges Lacombe
1955 : Cette sacrée gamine, de Michel Boisrond
1954 : Haine, Amour et Trahison, de Mario Bonnard
1954 : Hélène de Troie, de Robert Wise
1954 : Le Fils de Caroline Chérie, de Jean-Devaivre
1953 : Le Portrait de son père, d'André Berthomieu
1953 : Un acte d'amour, d'Anatole Litvak
1952 : Le Trou normand, de Jean Boyer
1952 : Manina la fille sans voiles, de Willy Rozier
Bibliographie :
2006 : Pourquoi ? (Éditions du Rocher)
2003 : Un cri dans le silence (Éditions du Rocher)
1999 : Le Carré de Pluton (Éditions Grasset)
1996 : Initiales B.B. (Éditions Grasset)
1978 : Noonoah, le petit phoque blanc (Éditions Grasset jeunesse)