Guillaume Gallienne a un agenda chargé puisqu'il va dévoiler sur arte l'adaptation d'Oblomov ce 25 octobre tandis que les salles obscures diffuseront dès le 15 novembre sa réalisation, Maryline. Ce long métrage a épuisé l'artiste qui a confié à l'AFP avoir besoin de se reposer pour "revenir la fleur au fusil".
Le comédien de 45 ans a repris le texte d'Ivan Gontcharov, Oblomov, qu'il a incarné et qui a été mis en scène par Volodia Serre en 2013 au théâtre du Vieux-Colombier. Il l'a tourné entre décembre 2015 et janvier 2016, en 14 semaines – le maximum autorisé par arte – et avec un budget "très restreint". "L'art naît de la contrainte", commente-t-il avec philosophie. Il s'agit de l'histoire d'un bourgeois indolent, qui passe ses jours en robe de chambre, allongé sur un divan et servi par son fidèle Zakhar. "Ma mère est assez Oblomov, je l'ai connue toute sa vie allongée, habillée, mais allongée", raconte-t-il, assurant être enclin lui-même à "l'oblomovisme", expression devenue commune en russe. "Je lutte en bossant comme un dingue", dit-il.
Après Oblomov, l'acteur a enchaîné sur sa nouvelle réalisation après Les Garçons et Guillaume à table !, Maryline, qui sort le 15 novembre en salle, avec l'actrice du Français Adeline d'Hermy. Un rôle écrit sur mesure, "parce qu'elle est humble et que cela ne se compose pas". Il s'agit d'un film sur "le déterminisme", dit-il. Le parcours d'"une taiseuse", de 20 ans à 36 ans, qui quitte son village et sa famille où l'on "vivait les volets clos" pour monter à Paris et devenir comédienne. Le film avait été présenté lors du Festival du film francophone d'Angoulême.
"C'est l'histoire d'une femme qui n'a pas de mots pour se défendre", rencontrée il y a quinze ans, qui lui a inspiré le scénario. "Elle m'a bouleversé, c'est une femme que j'adore et qui demeure dans ma vie." Le film réunit également Vanessa Paradis et le patron et acteur de la Comédie-Française Eric Ruf.
En décembre, Guillaume Gallienne s'envolera pour les États-Unis où il donnera des cours de théâtre à l'université de Princeton durant six mois, avant de rejoindre la troupe du Français pour jouer dans Les Damnés d'après Visconti à New York. "J'avais envie de ne plus jouer pendant un temps, les trois ans de Lucrèce Borgia m'ont un peu atteint", confie-t-il. Le rôle de Lucrèce a été repris par Elsa Lepoivre. "L'acteur est épuisé, moi pas !", dit-il pourtant, en assurant : "Je veux revenir la fleur au fusil."
Dernier projet en date, il aimerait "vraiment beaucoup faire une série sur La Recherche du temps perdu". "C'est très dangereux et très risqué mais très tentant... On doit me faire lire bientôt le scénario de (Harold) Pinter qui est paraît-il génial, j'en suis curieux en tout cas !"