Réactualisation :
Le tribunal de Bombay a mis hors de cause Suraj Pancholi dans l'affaire du suicide de Jiah Kahn. "Un malheureux incident" pour la cour, qui décrit une femme qui a "probablement été impulsive" en plus de cumuler quelques antécédents. "Il ne peut pas être tenu pour seul responsable", a confirmé le tribunal en balayant d'un revers de la main une éventuelle culpabilité de l'acteur indien.
Le 12 juin 2013, nous écrivions :
La jeune starlette Jiah Khan voulait juste "fonder un foyer" avec lui. Lui, c'est Suraj Pancholi, petit ami de Jiah Khan suspecté d'avoir poussé au suicide la jeune starlette de Bollywood. Un destin tragique qui a ému l'Inde et fait couler toujours plus d'encre depuis l'arrestation de son petit ami après la découverte d'une lettre accablante.
Elle n'avait que 25 ans et l'industrie de Bollywood n'avait eu d'yeux que pour elle. Jiah Khan, de son vrai nom Nafisa, s'est suicidée, rapportent divers médias indiens en début de semaine dernière. En cause, un profond mal-être, que sa famille connaissait au moins en surface. L'actrice, sublime à n'en pas douter, était malheureuse, et au vu de ses derniers écrits, avait toutes les raisons de l'être. Dans une lettre (non signée) découverte dans son porte-monnaie trois jours après sa mort, elle a brièvement raconté comment son compagnon l'avait menacée, agressée ou encore violée après l'avoir contrainte à avorter de leur bébé. Pour Jiah Khan, l'unique solution envisageable à ce moment précis était de quitter ce bas monde. Elle sera retrouvée pendue.
Pourtant, avant cette horrible découverte et de nouvelles suspicions entraînant l'arrestation de l'acteur Suraj Pancholi, les observateurs n'imaginaient pas le pire. Pour eux, Jiah Khan était l'une de ces victimes du système bollywoodien, où la concurrence et le souci de compétition ont mené bien des stars au suicide par le passé. Car Nafisa, c'est aussi par exemple le nom de Nafisa Joseph, une beauté de 25 ans retrouvée pendue à son domicile de Bombay en juillet 2004. Ou comment ne pas aussi penser à la star Parveen Babi qui s'est infligé le même sort en 2005. Autant d'exemples, particulièrement ce dernier, qui ont été immortalisés dans un film fort, The Dirty Picture, un long-métrage de Milan Luthria avec Vidya Balan, actrice récemment vue dans le jury de Steven Spielberg au Festival de Cannes 2013, où le cinéma indien fêtait ses 100 ans.
Aujourd'hui, Bollywood ne serait plus sous le feu des projecteurs. La cause du suicide de Jiah Khan serait bien plus personnelle. Au tribunal, l'affaire prend chaque jour un peu plus d'ampleur. Placé en garde à vue, Suraj Pancholi aurait demandé une libération par la voix de son avocat, réfutant la thèse du suicide à cause son attitude face à l'actrice, une femme qu'il décrit comme "obsessionnelle, possessive", rapporte le Times of India. Entre-temps, la police a identifié l'écriture de la jeune femme sur la lettre trouvée dans son porte-monnaie. Cinq autres lettres ont été retrouvées au domicile de Suraj Pancholi lors d'une perquisition mardi 12 juin et seront étudiées.
Du côté de la défense, on agite le drapeau de l'innocence. Dépressive, Jiah Khan se trouvait dans une spirale plus que négative, à la fois sous la pression de son compagnon qu'elle décrit comme violent, mais aussi face à sa propre famille, qui lui donnait l'impression de "se sentir comme une ratée". En effet, pour Jiah Khan, le succès lointain de ses 18 ans dans le film Nishabd au côté d'Amitabh Bachchan n'était plus qu'un heureux souvenir. Si Bollywood lui avait ouvert ses portes, la starlette déchue de son rang promis n'avait su profiter de l'occasion d'y entrer réellement.
Entretenant son rêve de devenir actrice pour de bon, Jiah Khan a commencé à fréquenter un autre acteur, Suraj Pancholi, en 2012. Dans le Times indien, sa mère raconte comment elle a essayé de raisonner sa fille qui devenait de plus en plus malheureuse. Elle déplore ce destin tragique, évoquant une femme "folle amoureuse de ce garçon". "Je lui ai dit : 'La maison est un refuge, le monde extérieur, un champ de bataille. Ne me cache rien'", raconte la mère abattue. Cette dernière va plus loin et dénonce la violence de ce petit ami sur le point de gravir les échelons : "Elle m'a dit une fois : 'Il abuse de moi, me frappe, ne me respecte et m'humilie devant ses amis'." Affaire à suivre...