Les premières images du long métrage The Revenant, qu'on a découvertes avec la bande-annonce, sont sublimes. Mais derrière la beauté et l'intensité du cadre se cache une polémique. Le film d'Alejandro Gonzalez Inarritu avec Leonardo DiCaprio suscite la controverse.
A la suite des rumeurs qui ont fait surface quant au déroulement de la production de son film The Revenant, le cinéaste mexicain Alejandro Gonzalez Inarritu s'est expliqué dans une interview accordée à The Hollywood Reporter : "Je n'ai rien à cacher. Il y a eu des problèmes, mais aucun d'entre eux ne m'a fait honte." Il faut dire qu'il avait certainement des choses à raconter sur les problèmes que le tournage a entraînés : temps, budget, abandon de certains membres de l'équipe ou renvoi, nombre de figurants passant de 30 à 200... Le tournage du film, dont la production devait s'arrêter en mars, se prolonge jusqu'en août avec un budget dépassant les 135 millions de dollars, alors que 95 millions de dollars étaient prévus au départ.
Les problèmes sont devenus si importants que l'équipe de producteurs a dû décréter une pause de deux semaines en décembre. Trêve qui s'est d'ailleurs prolongée jusqu'à atteindre six semaines. Et cette pause est venue perturber les emplois du temps des acteurs. Par exemple, Tom Hardy a été contraint d'abandonner le tournage de Suicide Squad pour finir The Revenant.
Nous avons toujours su que c'était un film difficile.
La source des ennuis sur le tournage a été la météo, car le Canada s'est révélé glacial pour les prises de vue, avec parfois -40 degrés : "Tout le monde était gelé, l'équipement se cassait ; déplacer la caméra d'un endroit à un autre était un cauchemar." Puis, l'effet inverse a provoqué des problèmes : "La neige a fondu, littéralement, devant nos yeux. Nous avons vécu le réchauffement climatique ; nous planifiions de filmer la scène finale dans un emplacement qui aurait de la neige ... Mais il y avait des abeilles." Direction l'Argentine pour les producteurs, à la recherche d'un nouveau lieu de tournage. Selon Brad Weston, le président-directeur général de la société de production New Regency, "[l'équipe a] eu des défis météorologiques. C'est un film difficile. Nous avons toujours su que c'était un film difficile".
Mais d'autres facteurs ont rendu difficile cette entreprise, comme le fait que le metteur en scène tourne dans l'ordre chronologique alors qu'il est fréquent que les scènes soient tournées dans le désordre pour optimiser le tournage. Il a voulu également utiliser la lumière naturelle du jour, donc peu d'heures dans la journée. Face à ces impératifs, les équipes ont tenté d'alerter la production sur le fait qu'un "film tourné à cette période en plein air, et à cette échelle, allait vraiment coûter cher". Et l'indécision présumée d'Inarritu, qui changeait d'avis et modifiait des choses au dernier moment, n'aurait pas facilité les choses. A ce propos, le réalisateur explique : "Cela fait partie du processus... Cela demande une précision incroyable... Ce n'est pas facile. Vous devez affiner, affiner, affiner jusqu'à ce que vous l'ayez." Quant aux départs de membres mécontents du déroulement des choses, Inarritu est clair : "Si j'identifie un violon qui sonne faux, je dois le retirer de l'orchestre." Car il faut faire preuve d'une motivation à l'aune des exigences du cinéaste : un figurant devait ainsi être traîné au sol nu dans la neige. Il était bien volontaire, insiste Inarritu, qui stipule avoir demandé "à plusieurs reprises 'est-ce que ça va ?'".
Il faut dire que le perfection d'Alenjandro Gonzalez Inarritu paie. Pour Birdman, il a tout donné et est reparti avec l'Oscar du meilleur film.