La carrière de Steven Soderbergh est passablement bordélique. Passée sous les radars après sa Palme d'or pour Sexe, mensonges et vidéo (1989), la révélation fracassante du cinéma indépendant s'est frayée un chemin à Hollywood.
Depuis son Oscar du meilleur réalisateur pour Traffic (2001), son rythme de travail est particulièrement impressionnant avec quatorze films en dix ans. Mené par un désir de liberté, il flirte avec le blockbuster et l'expérimental, et alterne entre stars hollywoodiennes et acteurs amateurs.
Après le film catastrophe Contagion avec Kate Winslet et Matt Damon et le film d'action Haywire avec la championne d'arts martiaux Gina Carano, c'est au tour des strip-teasers musclés de Magic Mike de se dévoiler.
Inspiré par le parcours de l'acteur Channing Tatum, choisi pour le rôle principal, Magic Mike suit un jeune homme ambitieux, formé au métier de strip-teaser, le temps d'un été turbulent. Une nouvelle histoire étonnante et improbable pour Steven Soderbergh, certainement l'un des réalisateurs les moins prévisibles du cinéma américain. Actuellement occupé sur le tournage de The Bitter Pill, l'histoire d'une jeune femme dépressive qui sombre dans la psychose à cause de son traitement, il est attaché à Behind the Candelabra, un biopic du pianiste homosexuel Liberace avec Michael Douglas.
Magic Mike ressemble à un pari du divertissement pur, chose assez rare dans la carrière du cinéaste. Quelques médias américains s'emballent sur la performance de Matthew McConaughey en strip-teaser vieillissant et misent sur une nomination aux Oscars ; une prédiction prématurée pour le moment.
Magic Mike sortira le 15 août, soit quelques semaines après Haywire, en salles le 11 juillet.