Quel destin incroyable que celui de Margarita Bogdanova.
Née à Leningrad (on ne connaît pas exactement l'année, elle qui a toujours refusé de dévoiler son âge, des amis proches ont toutefois lâché qu'elle avait aujourd'hui entre 40 et 43 ans), Margarita se retrouve orpheline à 7 ans lorsque ses parents périssent dans un accident de train. Elle est alors élevée par son grand-père, Leonid, un ingénieur en électricité, également auteur.
En 1989, elle profite de la perestroïka pour quitter le bloc de l'Est et s'installer en Suisse où elle travaillera quelques années dans une société d'import-export.
L'année suivante, en 1990, elle fait la rencontre qui va changer sa vie : Robert Louis-Dreyfus, troisième et dernier enfant de Jeanne et Jean Louis-Dreyfus, mais surtout, unique fils de la famille, qui était donc destiné à reprendre l'immense empire familial.
Le milliardaire français épouse Margarita en secondes noces en 1992 et ils auront trois fils - l'aîné Éric, 18 ans, et les jumeaux Maurice et Kirill, 11 ans.
Un célèbre dicton annonce que derrière chaque homme de pouvoir, il y a une femme d'exception. Cela se confirme bien ici.
Lorsqu'en 2007, les médecins annoncent à Robert Louis-Dreyfus, atteint d'une leucémie depuis déjà plusieurs années, qu'il ne lui reste que quatre semaines à vivre, Margarita ne veut pas les entendre, étudie comme une acharnée cette maladie à travers des livres spécialisés et finit par prendre les décisions, contredisant celles des médecins. Les quatre semaines de vie se transformeront grâce à elle et au courage de son mari en deux ans.
Lorsque Robert Louis-Dreyfus décéde le 4 juillet 2009, Margarita est une femme anéantie. Mais pour sa famille - elle est mère de trois jeunes enfants - et pour l'empire familial dont le chiffre d'affaires est estimé à plus de 30 milliards d'euros annuels, la jolie blonde se bat, apprend, ne baisse pas les bras, et s'entoure des bonnes personnes pour, comme elle le confiera plus tard : "Je me suis interdit de vendre le groupe."
Aujourd'hui, à la tête de l'empire - qui compte notamment le prestigieux club de l'Olympique de Marseille, champion de France en titre, pour lequel RLD a investi plus de 200 millions d'euros de sa fortune personnelle estimée à 1,2 milliard d'euros -, Margarita vient de prendre, selon le quotidien économique Les Echos, la tête intégrale du groupe familial à la place de Jacques Veyrat, qui avait lui-même succédé à RLD après son décès. Veyrat conservera cependant la présidence des filiales du groupe.
Un destin hors-norme pour une femme qui ne l'est pas moins... aujourd'hui à la tête de l'un des plus grands empires financiers au monde.
A.I.