Lorsque Robert Louis-Dreyfus est décédé, beaucoup se sont demandés de quoi allait être fait l'avenir de l'Olympique de Marseille. Le club allait-il être revendu?
Huit mois après la disparition du patron du clud phocéen, sa femme Margarita a repris le club, et l'ensemble du groupe qui pèse plus de 30 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Mais qui est cette femme d'une quarantaine d'années, qui refuse de donner son nom? Le magazine Capital de ce mois-ci dresse un portrait d'une des femmes les plus puissantes du monde, et que rien ne destinait à occuper de telles responsabilités.
La beauté russe, née à Saint Petersbourg en Russie, est recueillie par son grand-père, chimiste dans une entreprise d'Etat lorsque ses parents divorcent. Elle n'a alors que 6 ans et son avenir s'annonce aussi moyen que sa vie. A 18 ans, elle intègre une boite d'import-export suisse qui commerce avec l'URSS. Lors d'un vol entre Zurich et Londres, elle rencontre celui qui allait devenir son mari, Robert Louis-Dreyfus, dirigeant de l'empire du même nom.
S'ensuit alors un véritable conte de fées : un mariage, trois enfants et une vie de luxe. Mais la réalité reprend vite le dessus. Robert Louis-Dreyfus est atteint d'une maladie incurable, et il veut que Margarita reprenne ses affaires à sa mort. Aujourd'hui, elle est à la tête de 40 000 personnes. Sa première tâche : "connaître parfaitement le groupe". C'est désormais chose faite, même si le secret est de mise au sein de l'entreprise familiale fondée en 1851. Car cette blonde qui parle couramment cinq langues ne compte pas rester une observatrice. "Margarita n'a pas l'intention de jouer les actionnaires dormantes (...) C'est une femme de tête, qui sait où elle va" confie ainsi Xavier Boucobza, ancien conseiller de Robert Louis-Deryfus.
Et certains en ont déjà fait les frais, comme les joueurs du club ou Jean-Claude Dassier, président de l'OM et auteur d'une sortie limite lors de sa prise de fonction sur les origines africaines de son prédécesseur Pape Diouf. Margarita avait alors demandé à Vincent Labrune, président de la holding détenant le club marseillais de recadrer le fautif. "Le message est passé" si l'on en croit ses déclarations.
Malgré quelques oppositions en interne rapidement maîtrisées et étouffées, Madame Dreyfus compte bien rester à la tête de l'empire que lui a légué son mari. Ceci inclut bien évidemment son plus fort symbole, l'OM. Pas question de vendre le seul club français à avoir remporté une Ligue des Champions, du moins "tant que tout va bien".
Sous ses airs de mannequin venu de l'est, se cache une femme de volonté bien décidée à s'occuper et à diriger l'immense empire laissé par son mari.