Dix ans après le remarqué Non ma fille, tu n'iras pas danser, Marina Foïs retrouve Christophe Honoré pour un rôle qui risque de marquer sa carrière : celui de l'écrivain homosexuel Hervé Guibert. Rendez-vous est donné sur les planches de L'Odéon-Théâtre du 11 janvier au 1er février 2019. Marina Foïs y incarnera donc un homme gay. Une première pour elle. L'occasion d'en parler à Têtu dans son numéro d'hiver 2018, mais aussi d'évoquer plus globalement l'homosexualité et surtout l'homophobie, notamment à travers le prisme de l'art.
Au cours de l'entretien, l'actrice de 48 ans fait une réflexion sur le militantisme avec son rôle au théâtre. Si elle ne dit pas militante au sens premier du terme, elle "déplore" beaucoup de situations. Marina Foïs cite par exemple le cas Papa ou Maman, où elle dit s'être "battue comme un chien pour faire virer toutes les vannes sexistes". Et pourtant, de l'humour, elle en a. Pour la star, "on doit choisir de quoi on rit".
Et c'est là qu'elle sort les crocset dézingue avec justesse. "Ça m'énerve quand Lacheau et Boudali, qui ont triomphé avec Babysitting, une comédie que j'adore et qui a fait des millions d'entrées, font ensuite Épouse-moi mon pote, un film qui véhicule des clichés éculés sur des homos et un Marais qui n'existent plus, tonne-t-elle. Ça me fait chier – parce que je les estime, qu'ils ont du pouvoir et un public – qu'ils fassent rire Marcel Campion et ses copains." Marina Foïs n'en démord pas : "Notre parole est publique. On a une responsabilité."
Interview à retrouver en intégralité dans Têtu, N°217 (Hiver 2018).