Il est le nouveau roi de la comédie. Depuis quelques années, tout ce que Philippe Lacheau touche se transforme en or. Et ce n'est pas un hasard. Ses films, autant ses propres réalisations que celles d'autres dans lesquelles il apparaît, sont des cartons. Philippe Lacheau est devenu bankable. Comment a-t-il fait ? Quels sont les clés de son succès ?
La première raison de ce succès certes un peu tardif pour lui, c'est que Philippe Lacheau sait parler aux jeunes générations. À 37 ans, il est à la croisée des chemins entre ceux qui ont grandi avec la troupe du Splendid, les films de Francis Veber, Louis de Funès, et les premiers millenials. En faisant un habile mélange de ses influences avec ce qui est dans l'air du temps, en signant un cinéma référencé (Babysitting était en hommage à Pierre Richard ainsi qu'à Terrence Hill, et ça les cinéphiles ont su l'apprécier), Philippe Lacheau fait rire.
Il y a à la base une jeune intrépide prêt à tout pour faire de ses rêves de comédie une réalité. Avec ses copains, il réalisait ses propres sketchs chez lui, quand ses parents avaient le dos tournés. Puis il tente de distribuer ses cassettes, jusqu'au jour où l'une d'elles tombe entre les mains du trublion le plus incontrôlable du petit écran : Michaël Youn. Le jeune Philippe peut alors envisager l'avenir de manière plus radieuse. De Fun Radio où il joue les animateurs à Canal+, il n'y a qu'un pas, que Philippe Lacheau franchit, brillant à la tête de La Bande à Fifi avec à ses côtés Tarek Boudali et Reem Kherici. Michel Denisot lui fait confiance, puis Christophe Dechavanne.
En 2010, il s'offre son premier rôle, une apparition furtive dans L'Arnacoeur. Il sera également à l'affiche de La Grande Boucle de Clovis Cornillac, puis de Paris à tout prix de Reem Kherici. En 2013, il réalise un film à petit budget, Babysitting. La belle et grande histoire peut démarrer. Cette comédie en mode Blair Witch, puis sa suite, engrangeront 5,5 millions d'entrées.
2017 sera l'année de la consécration pour Philippe Lacheau. Son style, qui rencontre un vif succès chez les adolescents, s'est aussi propagé chez les adultes, à l'image du succès rencontré par Alibi.com. Il le réalise et tient le rôle principal, celui d'un gérant d'une société spécialisée dans les alibis pour maquiller une vérité dérangeante. Mais lorsqu'il tombe amoureux d'une femme (Elodie Fontan, sa véritable chérie à la ville) et apprend que l'un des clients (Didier Bourdon) est le père de cette dernière, tout part à vau-l'eau. Le film séduit le public, avec pas moins de 3,8 millions d'entrées et près de 25 millions d'euros de recettes. Ajoutez à cela Epouse-moi mon pote de son ami Tarek Boudali qui, malgré la critique qui le taxait d'homophobie, a attiré 2,4 millions de spectateurs. Autant dire que la méthode Lacheau vaut son pesant d'or maintenant.
Cette année, Philippe Lacheau a également appris que son Babysitting allait faire l'objet d'un remake avec le créateur et réalisateur de la série britannique The Inbetweeners aux manettes, Iain Morris. De son côté, Lacheau planche sur l'adaptation risquée de Nicky Larson, une série animée qui passait dans le Club Dorothée et qui a bercé la génération de La Bande à Fifi.