Premier cinéaste danois à avoir remporté un Oscar (1988, pour le formidable et culte Festin de Babette), Gabriel Axel est mort. Le réalisateur s'est éteint à l'âge de 95 ans, le 9 février dernier, à Bagsvaerd, près de Copenhague,
Né en 1918 à Arhus au Danemark, Gabriel Axel est mondialement connu pour un seul et unique titre : Le Festin de Babette. Pourtant, avant de sublimer Stéphane Audran dans ce film culte qui donne inlassablement l'eau à la bouche, Gabriel Axel aura eu une carrière, notamment débutée en France dans la troupe de Louis Jouvet, en tant que comédien. Lorsqu'il rentre au pays, c'est pour passer derrière la caméra, d'abord dans la petite lucarne, puis au cinéma. En 1967, sa première consécration le voit fouler le pavé de la Croisette, avec une sélection pour La Mante rouge, qui remporte alors le grand prix de la technique.
Vingt ans plus, il réalise Le Festin de Babette, revient à Cannes (Prix du jury oecuménique en 1987) et reçoit, en 1988, l'Oscar du meilleur film étranger. Le long métrage racontait le destin de la Française Babette qui, pour échapper à la sordide répression de la Commune en 1871, débarque un soir d'orage sur la côte sauvage du Jutland au Danemark. Elle devient la domestique de deux très puritaines filles du pasteur et s'intègre facilement dans l'austère petite communauté. Mais après quatorze années d'exil, elle reçoit des fonds inespérés qui vont lui permettre de rentrer dans sa patrie. Elle propose avant son départ de préparer avec cet argent un dîner français pour fêter dignement le centième anniversaire de la naissance du défunt pasteur...
Cinéaste peu connu du grand public, au-delà des frontières danoises, Gabriel Axel avait pourtant dirigé Christian Bale et Gabriel Byrne (Le Prince de Jutland, 1994) et Mélanie Doutey (Leïla, 2002) parmi ses artistes internationaux. En 2003, il avait reçu au Festival international de Copenhague un prix d'honneur pour récompenser l'ensemble de sa carrière, soit près de 50 ans au service du septième art danois.