Quelle est donc la vie de Nabilla Benattia en prison ?
Un téléphone portable dans sa cellule, une cellule VIP pour elle seule... Tout aura été dit sur les conditions de détention de Nabilla à la prison pour femmes de Versailles, après sa mise en examen pour "tentative de meurtre et violences aggravées" et également pour "violence volontaire aggravée sur concubin avec arme" (relative à une précédente altercation datant du 8 août dernier, lors de laquelle le jeune homme avait été blessé dans le dos avec un couteau). Mais alors, à quoi ressemble vraiment le quotidien de la jeune femme de 22 ans ?
Tous les matins, la porte de sa cellule s'ouvre à 7h et une surveillante accompagnée d'une détenue "propose" : café, lait, un pain pour la journée et de l'eau chaude. Pour le beurre et la confiture ou autres douceurs, la détenue doit les commander au service de la cantine de la prison - à condition d'avoir de l'argent sur son "pécule". Ainsi que tout ce qui est considéré comme relevant de la "consommation personnelle", à savoir les cigarettes, briquets, papier à lettres, timbres, stylos, fruits, légumes, produits laitiers, produits d'entretien, papier toilette, lessive, shampooing, savonnette, crème Nivea, maquillage, huile, vinaigre, moutarde, ricorée, sucre, etc. Et même des plats cuisinés. Une télévision et un réfrigérateur se louent à la semaine. En prison, il faut tout acheter pour améliorer "l'ordinaire".
Une longue journée commence alors. Nabilla peut sortir une heure en promenade le matin et une heure l'après-midi, dans une petite cour, plus pour se dégourdir les jambes et prendre l'air que pour faire du sport. 11h30, c'est le déjeuner ; à 18h30, le dîner. A 19 heures, les cellules sont définitivement fermées jusqu'au lendemain matin. En cas de problème, d'urgence, il n'y a que la surveillante en chef de la nuit qui peut ouvrir la porte, accompagnée de deux gardiennes. La nuit, des rondes sont effectuées environ toutes les heures. La surveillante de garde allume la lumière et vérifie par un oeilleton dans la porte que la détenue va bien.
Les seules visites que la jeune femme reçoit actuellement sont celles de ses avocats, la juge n'ayant encore accordé aucun permis de visite à sa famille ou à ses amis. D'après son avocat Maître Saint-Palais, c'est un courrier "de ministre" - plus de 100 lettres par jour - qui arrivent, mais toutes les lettres passent par le bureau de la juge d'instruction et sont lues avant de lui être remises. La journée la plus difficile reste le dimanche, puisque ce jour-là il n'y a aucune visite.
Spéciale, mais pas VIP...
Bien sûr, comme elle se trouve en détention provisoire, Nabilla n'a pas le moindre téléphone. S'il est connu que les téléphones portables circulent régulièrement - de façon illégale - en prison, encore une fois, au sein de la petite prison de Versailles, c'est moins facile à faire rentrer. Et surtout, elle n'a aucun contact avec les autres détenues, qui pourraient lui en procurer un.
Si certains la disent placée dans une cellule VIP, il n'en est rien. Il n'y a aucun quartier VIP dans cette prison de Versailles, ni dans la moindre prison pour femmes. Nabilla est seule dans sa cellule puisqu'il s'agit d'une "détenue spéciale". Comme le confiait récemment une source syndicale au sein des surveillants pénitentiaires à 20 Minutes : "Dans ce type de cas de figure, les surveillants font en sorte que la détenue 'spéciale' ne soit pas au contact des autres pour éviter les tensions."
Dans cette cellule, la starlette, accusée d'avoir poignardé au thorax son compagnon Thomas Vergara dans la nuit du 6 au 7 novembre, bénéficie d'une douche. Ce luxe n'est en aucun cas dû à un quelconque statut de privilégiée. En effet, il s'agit d'un avantage qu'offre la maison d'arrêt pour femmes de Versailles car les cellules sont plus grandes et des douches ont pu y être installées. Dans d'autres établissements tels que la prison pour femmes de Fresnes ou encore de Fleury-Mérogis (la MAF), les cellules ne mesurent que 9 m2 avec deux lits superposés - un paravent cachant un WC, un bidet et un lavabo - et il n'y a aucune place. Les douches dans ces prisons pour femmes sont communes et accessibles seulement deux fois par semaine pour chaque détenue, avec un système de roulement.
Si Nabilla Benattia est dans cette maison d'arrêt pour femmes de Versailles, c'est simplement pour des raisons de commodité : cet établissement est proche du parquet de Nanterre, qui s'occupe du dossier de la jeune femme, et l'y conduire pour les auditions à venir chez la juge d'instruction est plus simple.
L'hôpital, passage obligé
Au sujet des raisons de son transfert à l'hôpital, le jeudi 20 novembre après ses déclarations faites à la juge d'instruction Bernard, il s'agit là d'un passage obligatoire pour tout(e) détenu(e) qui arrive en détention. Elle a rejoint un hôpital proche de la prison car la maison d'arrêt de Versailles est une petite infrastructure qui ne bénéficie pas des équipements nécessaires. Encore une fois, si elle avait été détenue à la division pour femmes de la prison de Fresnes ou encore à la prison de Fleury-Mérogis (MAF), elle n'aurait pas eu besoin de sortir, car ces unités – plus importantes – possèdent tout l'équipement adéquat pour des examens complets.
Interrogé par Metronews au sujet de cette hospitalisation, Me Saint-Palais, conseil notamment de JoeyStarr, a confirmé que sa cliente avait bien été vue par des médecins hospitaliers. "Comme tout détenu, Nabilla a subi un examen pulmonaire qui est obligatoire. Cette histoire de surdose médicamenteuse, c'est de l'affabulation, c'est totalement faux", a-t-il ajouté.
Sa demande en appel ayant été rejetée jeudi 20 novembre, la star des Anges de la télé-réalité 5 et d'Allô Nabilla reste donc détenue après avoir été mise en examen pour "tentative de meurtre et violences aggravées", et également pour "violence volontaire aggravée sur concubin avec arme" pour des faits remontant au 8 août dernier. Pour la suite des événements, avant de formuler une nouvelle demande de liberté pour sa cliente comme l'a annoncé son avocat Maître Saint-Palais ce matin, il serait logique d'attendre sa prochaine audition. La jeune femme, qui s'est jusqu'ici placée en victime, déclarant que Thomas la battait et qu'il s'était lui-même blessé avec le couteau sous l'emprise de la cocaïne, va à nouveau être entendue par la juge d'instruction. Les déclarations de Thomas lui seront alors signifiées. Elle devra s'expliquer... et reconnaître (ou pas ?) les faits qui lui sont reprochés. Une confrontation devrait ensuite avoir lieu entre les deux protagonistes. Cependant, pour la justice, Thomas est aujourd'hui la victime et elle est "l'agresseur".
Nabilla reste présumée innocente des faits qui lui sont reprochés jusqu'à la clôture définitive du dossier pénal.
Chloé Breen