Nicole Kidman en tournage à Paris : Une princesse pleine de Grace

Le jeu de mots n'est en rien gratuit. Dimanche 6 janvier, le coeur de Paris est coupé. Entre la place Vendôme et Opéra, Olivier Dahan et son impressionnante équipe sont en train de mettre en boîte une des dernières séquences du biopic Grace of Monaco. Si elle s'est faite rare et discrète pour se plonger entièrement dans son personnage, Nicole Kidman a de nouveau goûté à son statut de star hollywoodienne pleine de grâce.

Illuminant la capitale, l'actrice australo-américaine a attiré une foule de badauds, enchantés de pouvoir admirer, même de loin, la sublime ex-épouse de Tom Cruise. Cette Grace est bien éloignée de celle que Nicole Kidman a campée pour Lars von Trier dans Dogville. En commun, elle n'ont que le prénom. Près de dix ans après avoir livré son corps en pâture au réalisateur danois, après avoir été éblouissante dans Panic Room ou Moulin Rouge, Nicole Kidman (45 ans) se prête à un rôle qui risque de marquer grandement sa filmographie.

Tailleur bleu, chapeau fuchsia et imposant, Nicole Kidman ne passe pas inaperçue devant la boutique Cartier où elle a passé une bonne partie de la journée pour les besoins de cette scène. Au côté de son attaché de presse campé par Milo Ventimiglia (acteur de la série Heroes) et de la comtesse de Bacciochi – que joue Jeanne Balibar –, Nicole Kidman s'impose avec prestance. Une dizaine de prises seront nécessaires pour satisfaire Olivier Dahan et ses acolytes. Le bout du tunnel est proche, après quatre mois de tournage depuis mi-septembre. Nicole Kidman retrouvera sa véritable planète, habitée par ses filles Sunday Rose (4 ans) et Faith Margaret (2 ans) issues de son mariage avec le chanteur Keith Urban.

Loin d'Hollywood, Nicole Kidman ressemble plus que jamais à Grace Kelly, devenue princesse en 1956 lorsqu'elle se marie avec le prince Rainier (incarné par Tim Roth). Grace of Monaco, le biopic d'Olivier Dahan (réalisateur de La Môme) se situe en 1962, année stratégique où la sublime Grace est face à un choix crucial. En guise de contexte, la transformation annoncée de Monaco par Rainier alors que la Principauté doit faire aux diverses pressions politiques du gouvernement de Charles de Gaulle. Malgré le bonheur dans son couple et la présence de deux enfants – Albert et Caroline –, Grace voit resurgir son rêve d'actrice hollywoodienne lorsque Alfred Hitchcock lui propose le rôle principal de Pas de printemps pour Marnie (dont écopera finalement Tippi Hedren, star des Oiseaux). Six ans plus tôt, avant d'embrasser son statut princier, Grace était une vedette en paillettes, starisée par des rôles dans La Main au collet ou encore Fenêtre sur cour. "C'est ce moment crucial, cette dualité, qui nous a intéressés", expliquera le producteur du film Pierre-Ange Le Pogam à Paris Match. Préférant finalement son rôle de mère aimante et dévouée, Grace de Monaco referme le chapitre Hollywood. Un destin que Nicole Kidman connaît presque trop parfaitement. Si l'actrice n'a jamais claqué la porte à Hollywood (malgré son divorce d'avec Tom Cruise en 2001 dont elle est sortie vainqueur), elle sait redessiner les contours des enjeux qui enveloppent la princesse Grace, les choix, la douleur du passé, son rôle de mère. Et si Nicole Kidman semble être parfaite dans ce rôle pour lequel elle s'est entièrement donnée, il lui reste à prouver au public que sa composition intimiste était la bonne. Verdict fin 2013.

Christopher Ramoné