Connu pour avoir vécu des expériences extrêmes, Sylvain Tesson a toujours tenté de repousser ses propres limites. Ayant déjà fait 5000 kilomètres à pied à travers l'Himalaya, traversé 31 pays en roulant 25000 kilomètres avec moins de 1000 euros en poche ou ayant vécu six mois seul dans une cabane en Sibérie sans électricité ni eau courante, rien n'avait fait trembler ni faillir l'écrivain. Pourtant, il a frôlé la mort le 21 août 2014 en chutant bêtement alors qu'il passait une soirée avec des amis chez l'auteur Jean-Christophe Rufin qui vit non loin du Mont-Blanc.
Alors qu'il célébrait la sortie de son livre Bérézina, l'écrivain habitué à escalader sans protection montagnes, immeubles et églises était tombé d'un gouttière alors qu'il venait d'escalader le bâtiment. Christophe Raylat, directeur opérationnel des éditions Guérin à Chamonix, précisait pour sa part que l'accident avait eu lieu "en sortant du restaurant, où il fêtait la remise de son manuscrit aux éditions Guérin".
Ce soir-là, Sylvain Tesson - qui avait perdu sa maman Marie-Claude Tesson-Millet quelques semaines plus tôt - faisait une chute de plus de dix mètres aux conséquences catastrophiques. Après dix jours dans le coma, l'écrivain se réveille et comprend qu'il a les vertèbres et le crâne en miettes. Sourd d'une oreille, il a également perdu le goût et un côté de son visage est paralysé.
Un aller et retour rapide
"Je crois profondément aux enchaînements, à cette idée de dominos, mais pas à l'existence d'un dieu qui manipulerait nos destins. La mort n'a pas voulu de moi, je n'y ai fait qu'un aller et retour rapide. Quand bien même elle aurait voulu de moi, ce n'était pas très désagréable. Cet accident m'a conforté dans l'idée qu'il faut absolument aller chercher la mort violente, le fantasme collectif de mourir dans son lit -au terme de longues souffrances éventuelles- est une horreur", avait confié l'écrivain à L'Express en 2015.
Après plusieurs mois de convalescence, il était réapparu dans l'émission On n'est pas couché (France 2).Venu avec des lunettes de soleil noires, l'écrivain encore faible se tenait parfois la bouche pour mieux articuler. Soulagé de constater que son invité était de nouveau sur pied après ce terrible accident, Laurent Ruquier n'avait pas caché avoir été "très inquiet" pour lui.