Angelina Jolie a révélé dans une lettre publiée dans le New York Times ce 24 mars qu'on lui avait retiré les ovaires et les trompes de Fallope afin de prévenir le développement d'un cancer des ovaires, la maladie qui a tué sa mère Marcheline Bertrand à l'âge de 56 ans en 2007. "Mes médecins ont indiqué que je devrais avoir recours à une chirurgie préventive au moins dix ans avant l'âge auquel les femmes de ma famille ont vu venir les débuts d'un cancer. Le cancer des ovaires de ma mère a été diagnostiqué quand elle avait 49 ans, j'en ai 39."
En 2013, Angelina Jolie avait déjà subi une double mastectomie préventive car elle possède le gène BRCA1 défectueux, qui augmente dangereusement le risque de développement de cancer du sein. Il élève également le risque de cancer des ovaires. À l'époque, elle avait déclaré qu'après la mastectomie, le chemin était encore long et qu'elle songeait déjà à la suite, soit la prévention d'un cancer des ovaires.
"Rester calme"
Dans sa nouvelle lettre publiée dans le New York Times, la réalisatrice d'Invicible (elle fignole son nouveau film, By the Sea) s'est ainsi exprimée : "Il y a deux semaines, après des analyses de sang, j'ai reçu un appel de mon docteur." Son médecin lui a expliqué que les examens qu'elle faisait tous les ans avaient révélé un nombre important de marqueurs inflammatoires qui, rassemblés, pouvaient être les signes d'un début de cancer. Elle s'est alors immédiatement rendue chez son chirurgien. "Le même jour, je suis allée voir celle qui avait opéré ma mère. La dernière fois que je l'ai vue, c'est quand ma mère est morte. Elle m'a dit : 'Vous lui ressemblez tant.' Je me suis effondrée. Mais nous nous sommes souri et nous nous sommes tombées d'accord : nous étions là pour régler le problème dans son intégralité, alors autant se lancer. Rien dans les examens n'était préoccupant. J'étais soulagée de voir que si cancer il y avait, il ne s'agissait que des prémices. S'il était ailleurs dans mon corps, je le saurais en cinq jours. J'ai attendu une semaine dans le brouillard, regardant mes enfants jouer au foot et essayant de rester calme et concentrée."
En définitive, les résultats des tests étaient négatifs. Mais il y avait toujours une possibilité de cancer à un stade premier. "Je pouvais encore choisir l'option de retirer mes ovaires et mes trompes de Fallope, alors j'ai décidé de le faire. Indépendamment des hormones de substitution que je prends, je suis maintenant ménopausée. Je ne pourrais plus avoir d'autres enfants et j'attends des changements physiques. Mais je me sens sereine face à tout ce qui viendra, non pas parce que je suis si forte, mais parce que cela fait partie de la vie. Il n'y a rien à craindre."
"Mes enfants n'auront jamais à dire : 'Maman est morte d'un cancer des ovaires.'"
La détection précoce du cancer des ovaires est rare car c'est une forme de cancer qui se propage rapidement, rendant la guérison très difficile. Dans le cas d'Angelina Jolie, la chirurgie a révélé une petite tumeur bénigne dans un ovaire, mais aucun signe de cancer ailleurs. "Dans ma situation, les médecins d'Occident et d'Orient que j'ai vus étaient d'accord sur l'idée qu'une opération était la meilleure option parce qu'en plus du gène BRCA1 défectueux, trois femmes de ma famille sont mortes de cancer [sa tante aussi est morte en 2013, NDLR]. Il est impossible d'annihiler tout risque et je reste sujette au cancer. Je vais chercher des moyens naturels pour renforcer mon système immunitaire. Je me sens femme et les pieds sur terre dans les choix que je fais pour moi-même et pour ma famille. Je sais que mes enfants n'auront jamais à dire : ' Maman est morte d'un cancer des ovaires.'"
L'épouse de Brad Pitt et maman de six enfants (Maddox, Pax, Zahara, Shiloh, Vivienne et Knox) a de nouveau rendu publique sa décision de santé afin de sensibiliser femmes et hommes sur l'importance des tests de dépistage.
"J'ai beaucoup d'empathie pour les femmes qui affrontent cela alors qu'elles n'ont pas eu d'enfants. Leur situation est bien plus difficile à vivre que la mienne. J'ai appris qu'il y avait différentes options pour retirer les trompes de Fallope en gardant ses ovaires, et donc garder la possibilité de faire des enfants. J'espère qu'elles le savent aussi. Prendre de telles décisions n'est pas simple, mais il est possible de contrôler ces problèmes de santé. On peut demander des conseils, réfléchir aux possibilités et faire les meilleurs choix pour soi. Savoir, c'est pouvoir."
Retrouvez l'intégralité de sa lettre sur le site du New York Times.