Et si Mozart prenait des accents électro ? Si le cultissime flipper, objet incontournable des eighties, se transformait en chaise médaillon pour accueillir les joyaux de la maison Dior ?
A l'ère digitale, la maison de l'avenue Montaigne vient de frapper un grand coup avec le mini-film Mise en Dior, qui propose de découvrir, de manière ludique, les étapes de création d'un collier. La bille devient perle, les produits emblématiques de la maison comme le sac Lady Dior ou le parfum J'adore ont une place de choix, à chaque point marqué, le collier se noue et prend vie sous nos yeux. En 3D. Majestueux.
Cette révolution virtuelle, signée Camille Miceli,, aidée par son frère Patrizio, vient tout juste d'être dévoilée. L'occasion de bavarder avec la directrice de la création des Accessoires chez Christian Dior, artiste passionnée, curieuse et Internaute convertie.
Un Flipper, les perles, la 3D, comment est née cette idée de film ?
"Mon frère Patrizio m'a dit qu'il aimerait bien faire un truc avec moi. Moi, je voulais aussi montrer le savoir-faire de la maison de manière un peu ludique. En ce moment, la période n'est pas très agréable, pas très gaie, on a envie de choses ludiques, de frivolité, pour faire passer des messages plus 'sérieux'. A partir de ces données, on s'est demandé ce qui nous avait marqués dans notre adolescence comme jeu et on a pensé au flipper. On a détourné le flipper et on y a inséré tous les codes de Dior."
C'est tout de même osé de choisir un flipper, objet populaire par excellence, pour parler d'une maison de luxe ?
"Moi, j'allais pas mal au café jouer au flipper ! C'est un classique quelque part et il est facilement détournable. J'aime bien prendre quelque chose de la culture populaire et l'insérer dans le luxe. Je n'aime pas les barrières."
Comment s'est passée cette expérience digitale ?
"On a commencé à travailler en juillet, et on a continué pendant l'été. C'était assez rapide finalement. Ça a été une expérience extraordinaire. J'étais bluffée ! Ça me fascine même si je ne suis pas de la génération geek. Ce que j'aime avec Internet, c'est qu'il n y a aucune restriction sociale. Et ça, j'aime."
On remarque un véritable hommage aux objets cultes de la maison comme le Lady Dior, le parfum J'Adore etc... Si vous, Camille Miceli, ne deviez garder qu'un seul objet Dior, lequel serait-il ?
"Le Lady Dior. Parce que pour moi, il y a plusieurs choses, les charms, le cannage, la forme, il a fait rêver beaucoup de gens car Lady Di l'a porté et chaque saison, on le réinterprète avec des matières. C'est un défi que j'aime beaucoup. Plus le temps passe, plus je l'aime".
A l'image de la saga Lady Dior avec Marion Cotillard, n'avez-vous pas eu envie de faire appel a une égérie ?
"Pourquoi pas. Dans ces cas là, j'aimerais plus une jeune fille de bonne famille, ca me correspond plus."
Vous avez collaboré avec de nombreux artistes, comme Pharrell Williams par le passé, avez vous envie de travailler de nouveau avec des personnalités ?
"Oui absolument. On vient de faire quelque chose avec Anselm Reyle. L'art contemporain me passionne. Sinon, j'aimerais travailler avec un metteur en scène ou avec un groupe électro. Les Daft Punk en plus modernes et actuels. J'irais vers cet univers-là pour toute la technologie qu'il y a derrière."
Si Camille ne se considère pas (encore) comme une geek, on vous le dit, sa reconversion est en marche !
Sabrina Bestani