Quatre jours après la disparition de Simone Veil, morte le 30 juin à l'âge de 89 ans, Alain Delon s'exprime aujourd'hui dans les colonnes du magazine Paris Match pour rendre hommage à l'ancienne ministre et icône politique. Dans une tribune publiée ce mardi 4 juillet dans un numéro spécial réalisé en l'hommage de la disparue, l'acteur de 81 ans s'est longuement remémoré la "beauté" d'une femme "intimidante", qui fascinait tous ceux qu'elle rencontrait et qui "détenait cette autorité naturelle".
Ému, le comédien a livré une véritable déclaration posthume à celle qui était l'une des personnalités préférées des Français. "J'ai adoré cette femme, je l'admirais. Elle était exemplaire et tellement belle ! (...) Elle est restée belle jusqu'au bout. J'avais vraiment une passion pour elle. Elle était ce que j'appelais une 'femme fauve'. Une femme qui aime ou qui déteste. Mais j'avais la chance qu'elle m'aime", écrit Alain Delon.
Transporté dans ses souvenirs, le monstre du cinéma français a ainsi admis que côtoyer Simone Veil était tout ce qu'il y avait d'unique. "J'étais avec elle l'opposé de ce que je suis en réalité. Je n'étais plus le dragueur impénitent. Elle m'impressionnait trop, par son parcours et par ce qu'elle a réalisé. Elle était une femme inaccessible pour quelqu'un comme moi. Pas pour Delon, mais pour Alain, de là où il vient", ajoute-t-il.
Avec beaucoup de tendresse, Alain Delon a poursuivi son récit en se rappelant les moments privilégiés passés au côté de Simone Veil, qu'il compare volontiers à l'un des grands amours de sa vie. "Elle avait la beauté de Romy [Schneider, NDLR], cette beauté devant laquelle on ne peut que s'incliner. (...) Elle était très éprise de son mari mais, parfois, nous nous retrouvions pour aller dîner, comme si nous étions deux célibataires. (...) Il m'arrivait parfois de prendre des libertés avec elle. (...) Parfois aussi, je lui disais que j'avais envie de l'embrasser et elle riait encore", glisse-t-il.
Au fond, ce qui impressionnait également Alain Delon au sujet de Simone Veil, c'était le "couple exceptionnel" qu'elle formait depuis toujours avec celui qu'elle avait épousé en 1946, Antoine Veil. "Vous vous rendez compte : l'amour d'une vie, c'est magnifique ! Sa perte [en 2013] a été un nouveau drame pour elle. Il l'avait empêchée de devenir avocate mais, après tout, n'est-ce pas grâce à lui qu'elle eut cette carrière ? Serait-elle devenue ministre ? Serait-elle devenue cette icône si elle avait été avocate ?", questionne-t-il. Il conclut en rendant hommage au plus grand combat politique que Simone Veil a mené. "Elle m'a permis d'évoluer et de comprendre un certain nombre de choses. J'étais contre l'avortement, sans doute par ignorance et par l'influence de mon milieu. Grâce à elle, je pense différemment. Elle m'a permis de comprendre pourquoi c'était un droit pour les femmes."