Dans quelques jours, Anne Hidalgo, actuelle maire de Paris, sera investie officiellement candidate du parti socialiste à l'élection présidentielle. Une campagne qui a du mal à décoller, si l'on en croit les sondages qui plafonnent entre 5 et 6%. Si elle a besoin de soutien, elle ne pourra pas compter sur celui de son ancien mentor, Bertrand Delanoë. Le Parisien revient sur la brouille entre les deux politiques.
"Soutiendra- t-il Anne Hidalgo, qui lui doit tant et dont il fut si proche ? Aucune chance. Les deux socialistes sont fâchés à mort depuis que Bertrand Delanoë a pris le parti de Macron en 2017, ce qui avait été l'un des grands ralliements avec celui de Bayrou. Appellera-t-il à nouveau à voter pour Macron ? 'Peut-être', répond un proche. Mais il se souvient aussi d'une réplique de l'ancien maire. Quand le président, une fois élu, lui avait proposé de devenir son ministre des Affaires étrangères, il avait décliné avec cette formule : 'Vous me faites penser à Mitterrand, vous serez un grand président. Mais la différence avec Mitterrand, c'est qu'il était de gauche'", lit-on dans Le Parisien du 6 octobre 2021.
Dès 2012, Anne Hidalgo espère qu'un poste de ministre sera proposé à Bertrand Delanoë quand François Hollande est élu pour pouvoir obtenir l'Hôtel de Ville. Il refuse, rapporte un proche de ces politiques dans Le Parisien : "Elle lui en a beaucoup voulu." Une fois élue en 2014, la maire s'impose : "Quand elle était aux côtés de Delanoë, elle avait toujours la tête rentrée dans les épaules. Une fois élue, elle s'est redressée, a pris de la stature et... de l'envergure", observe une élue socialiste toujours au quotidien.
Le divorce a donc lieu lors de la présidentielle 2017 quand Delanoë soutient publiquement Emmanuel Macron. "Elle a pris ça pour un crime de lèse-majesté. Elle n'a rien compris ! Si Bertrand a soutenu Emmanuel, c'est parce qu'il voyait l'extrême-droite monter. Il était inquiet !" décryptait un proche collaborateur pour le quotidien francilien.