Depuis la réunification, les aventuriers forment une seule et même tribu blanche dans Koh-Lanta, Le Totem maudit. Enfin, en théorie. Car en réalité, deux clans existent : les ex-rouges et les ex-jaunes. Les premiers, en supériorité numérique, éliminent les deuxièmes un à un. Après Setha, qui a sauté lors de la réunion des ambassadeurs, Colin, Pauline (qui a quitté le jeu lors d'une épreuve éliminatoire), et Yannick, c'est au tour d'Anne-Sophie d'être éliminée. Un coup dur pour cette coach sportive. Après 27 jours passés sur l'île, loin de tout confort, la jolie blonde de 34 ans est rentrée à la maison, en Grèce, retrouver son mari le footballeur Anthony Mounier et leurs deux adorables enfants. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le retour à la réalité a été violent pour elle... En interview pour Purepeople.com, elle se livre sur le sujet mais pas que. Son élimination, le double jeu de Nicolas... Anne-Sophie retrace son aventure.
Comment avez-vous vécu votre élimination ?
C'était très compliqué. On aurait pu essayer de changer la tendance. Je n'ai pas été jusqu'au bout de mon intuition, de ce que je pensais. Donc j'ai beaucoup de regrets.
D'après vous, pourquoi vos camarades ont-ils voté contre vous ?
Je ne sais pas... Ça se jouait vraiment entre Olga et moi. J'ai chopé quelques informations sur le c amp. J'ai vu que François parlait à Nicolas et j'ai entendu le prénom d'Olga sortir. Donc je lui ai dit : "Je pense que tu es en danger, il faut à tout prix jouer ton collier !" En plus, c'est elle qui l'a trouvé ce collier d'immunité, c'était difficile de lui demander de me le céder. Après, je ne sais pas s'ils ont voulu spliter les votes à un moment donné... Je me suis dit : ça passe ou ça casse. Finalement, je ne connais pas vraiment la raison pour laquelle ils ont voté contre moi plutôt que contre Olga.
A ce moment du jeu, avez-vous des doutes sur Nicolas et le fait qu'il sert d'indic ?
Je n'ai absolument aucun doute au début. Je le vois parler aux rouges mais je me dis qu'il fait peut-être la taupe pour nous. Par contre, sur la journée juste avant le conseil, il est collé aux rouges. Dès qu'on parle il va directement voir François. Je sens qu'il s'éloigne un petit peu de nous. A ce moment-là, je me dis : "Ce n'est pas possible, il nous la met à l'envers." Je commence à comprendre qu'il joue un double jeu mais je n'y arrive pas à y croire, je me dis que ce n'est pas possible. Je m'entends très bien avec lui, je ne le voyais pas nous vendre comme ça. En fait je le sens mais je ne veux pas y croire. Jusqu'au moment où je dis au revoir aux ex-jaunes au conseil et que je réalise qu'il ne me regarde pas une seule seconde, qu'il a la tête vers ses chaussures. Là, je me dis : "Punaise, il nous l'a vraiment mise à l'envers !"
Au niveau stratégique, vous semblez très lucide. Comment l'expliquez-vous ?
A la base, le côté stratégie me faisait un peu peur dans l'aventure parce que je ne me sens absolument pas stratège. En revanche, j'ai chaud aux fesses. Je me dis qu'il faut se bouger. On est en infériorité numérique, je vois que les rouges prennent le lead. C'est François qui tient les rennes et tout le monde suit ce qu'il dit. Je voulais éliminer une forte tête pour éviter qu'ils nous bouffent. J'avais vraiment à coeur de sauver mon équipe, de me sauver. Je voulais couper cette tendance d'éliminer les jaunes au fur et à mesure des conseils. Je sais que c'est toujours très risqué, mais on est dans un jeu et je me battrai jusqu'au bout.
Vous n'avez pas pu parler à votre mari et vos enfants en perdant l'épreuve de confort, comment l'avez-vous vécu ?
J'ai ressenti beaucoup de tristesse. Je m'en suis voulu... Après, face à François, c'était compliqué. Mais c'était très dur. Quand Denis Brogniart nous parle de nos enfants, j'éclate en sanglots. Parce que jusque-là, c'était la faim le plus difficile à gérer. Et là, je ressens vraiment le manque de ma famille, de mes enfants. J'ai juste envie de savoir comment ça se passe sans moi, de les entendre et de leur dire que tout va bien et que maman pense à eux. J'avais peur qu'ils pensent que je les ai abandonnés car ça faisait déjà 27 jours d'aventure sans compter les 15 jours d'isolement avant le jeu. Pas de nouvelles de maman pendant un mois et demi, c'est long pour de jeunes enfants. Et moi aussi, j'en avais besoin à ce moment. J'avais l'impression que tout le monde m'oubliait, j'étais perdue au milieu d'une île.
Sur les réseaux sociaux, certains évoquent une "haine" de votre part envers Setha. Qu'en est-il ?
Absolument pas ! Je ne comprends pas pourquoi on parle de ça. Je n'ai jamais eu aucun problème particulier avec Setha. Elle m'en a voulu après le jeu d'ailleurs, alors que je lui ai toujours dit mes votes et intentions de votes. J'ai voté deux fois contre elle. Une fois pour sauver Alexandra et la fois d'avant je ne voulais pas éliminer Stéphanie. Je n'avais rien contre Setha, mais je voulais voter à l'affect et c'était la personne avec qui j'avais le moins d'affinités sur le camp. Elle était à l'écart du groupe, mais je ne comprends pas qu'on pense qu'il y a de la haine. C'est juste le jeu, et puis j'ai toujours été très honnête avec elle.
Qu'est-ce qui a été le plus dur pour vous lors de cette aventure ?
C'était la faim, clairement. Je me souviens aussi des nuits où j'étais trempée, frigorifiée. Dès que je suis rentrée, j'ai dit à mon mari : "Koh-Lanta, c'est horrible, c'est dur. C'est une aventure magique mais vraiment très très difficile. Et quand on dit qu'on a le sang et les os glacés, je l'ai ressenti !" J'avais vraiment le corps glacé par le froid et la pluie.
Comment s'est déroulé votre retour à la réalité ?
Ça a été très difficile. Surtout que dès que je suis rentrée, j'ai voulu vite reprendre ma vie. J'ai repris mes cours. Mais j'étais là sans être là. Physiquement j'étais avec ma famille, je reprenais mon train de vie. Mentalement, j'étais déconnectée. J'étais un peu perdue. Je voyais que mon mari avait pris ses marques : ça filait droit, c'était très organisé. Moi j'étais un peu à la ramasse, alors qu'habituellement c'est très carré. Je suis fille de militaire, j'ai fait le lycée militaire et pour moi l'heure c'est l'heure. Là, j'étais complètement perchée. Au bout de deux semaines, mon mari m'a un peu secouée en me disant : "Eh oh, tu es mère de famille, tu es revenue à la réalité ! Tu reprends un peu tes marques et en avant !"
Comment se sont passées vos retrouvailles avec votre mari et vos enfants ?
Très émouvantes. Malheureusement je ne vois pas mon mari à mon retour. Il jouait un match à l'extérieur donc je ne l'ai vu que le lendemain à minuit parce qu'il voyageait de nuit. Quand je l'appelle à l'aéroport et qu'il me dit qu'il ne pourra pas venir me chercher, j'éclate en sanglots. Parce que je n'avais qu'une envie, c'était de tous les serrer dans mes bras. J'ai retrouvé mes enfants avec ma maman. Mes garçons me regardent comme une inconnue, mais aussi un peu en admiration. Ça m'a beaucoup touchée. Ils n'en croyaient pas leurs yeux. Et puis on ne s'est pas lâchés, câlins du matin au soir. Et puis, ils étaient gentils : pas de bêtises pendant une semaine (rires) ! C'était plutôt agréable. Et de mon côté, je les ai trouvé tellement grandis, mentalement et physiquement. Je me suis dit que j'avais quand même perdu pas mal de temps avec mes enfants.
Quels sont vos projets ?
J'ai ma marque de sport. J'attaque la deuxième année. J'aimerais approfondir, innover un peu dans les articles. A côté de ça, je suis prof de Kangoo Jump, mon but est de développer ce sport en France. J'attends de passer trainer, il faut que je passe le diplôme. J'attends une date incessamment sous peu pour pouvoir coacher les coachs en France, organiser de gros events à travers le pays. Parce que j'ai énormément de demandes depuis la diffusion de mon portrait.
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