À 56 ans à peine, Arnaud Lagardère prend ses dispositions pour protéger ses enfants et l'entreprise familiale en cas de décès ou d'incapacité. Son objectif, que ces cinq enfants conservent le contrôle du groupe quoiqu'il arrive...
Arnaud Lagardère, dont la fortune est -estimée à 285 millions d'euros par le magazine Challenges cet été, a été marié deux fois : avec Manuela de 1992 à 2010, il a deux fils, Alexandre et Emery ; puis en 2013 avec son actuelle épouse, Jade Foret. Le couple a trois enfants en bas âge : Liva (dont le couple vient de célébrer avec faste le 5e anniversaire sur le thème des princesses), Mila (3 ans) et Nolan (1 an et demi). L'homme d'affaires entend bien entendu les protéger en cas de disparition et protéger l'héritage de son père, à savoir le groupe Lagardère.
L'idée est que les enfants gardent le contrôle quelle que soit leur participation au capital. C'est ce qu'explique le site BFMBusiness : "Un premier verrou de ce type existe déjà depuis 1992 : c'est la forme juridique du groupe Lagardère, qui est une société en commandite. Cela permet aux commandités de contrôler et diriger le groupe, quelle que soit leur participation au capital." Arnaud Largadère ne détient que 7,65% du groupe, il est le deuxième actionnaire, mais reste le grand patron. Ces actions sont gérées à travers la holding Lagardère Capital & Management.
Pour protéger davantage ses enfants, "un second verrou est donc en train d'être mis en place, et doit être entériné ce jeudi 21 septembre par une assemblée générale de Lagardère Capital & Management", nous informe BFMBusiness. Ce second verrou, c'est une nouvelle société à la manière des poupées russes : LM Holding SAS dont il détient pour l'instant la totalité du capital et qui lui permettra, à lui comme à ses enfants ensuite, de conserver le contrôle sur Lagardère Capital & Management, laquelle gère ses actions dans le groupe Lagardère. De plus, des garde-fous supplémentaires ont été prévus comme l'interdiction du "transfert des actions de LM Holding".
Pour nos confrères, deux explications possibles à ces dispositions. "Peut-être veut-il se prémunir contre une saisie de ses créanciers ?" ou éviter de revivre le cauchemar de la succession de son père. Quand Jean-Luc Lagardère meurt en 2003, rien n'était préparé. Le grand patron n'avait laissé que deux lettres, écrites en 1995 : la première faisait d'Arnaud le président du groupe, la seconde exigeait que son épouse conserve son train de vie. Cette lettre a conduit à de très longues négociations entre Arnaud Lagardère et sa belle-mère Elisabeth Pimenta Lucas, mannequin chez Ungaro, surnommée Bethy. 240 millions d'euros étaient en jeu à l'époque : "Elisabeth a hérité de 12,16 millions d'euros en liquide, d'un appartement à Courchevel, d'un hôtel particulier à Paris, de l'usage des loges à Roland-Garros, écrivent nos confrères. Et enfin de quatre places dans la loge Lagardère au Stade de France."