C'est un fils ému mais aussi comblé qui s'est confié. Dans un long texte publié sur sa page Facebook, Arthur H – le fils aîné de Jacques Higelin – s'est longuement confié sur les derniers moments de son père et sur les obsèques chargées en émotion qu'Arthur, son frère Kên et sa petite soeur Izïa, lui ont offert vendredi 13 avril.
"Un mot pour vous remercier de coeur à coeurs pour tous vos magnifiques et innombrables messages, votre tristesse tenace et toute la joie exprimée d'avoir vibré avec Jacques. Et aussi pour partager l'enterrement de grand prince gitan qu'on lui a fait et peut-être consoler un peu votre tristesse. Pas de messe, pas d'église. Pour un être qui a tant chéri la liberté, l'indépendance et la fantaisie sans limite, c'eut été un blasphème", écrit Arthur, 52 ans, avant de revenir sur cette journée en deux étapes, avec d'abord une cérémonie musicale au Cirque d'hiver, et ce cercueil placé au centre de la salle, "entouré d'une mer de fleurs de tournesols qui captaient l'essence du Soleil". "Dans les gradins, sa famille, ses amis et tout un public invisible : les fantômes heureux de tous ceux qui ont acclamé Jacques, au Cirque d'hiver ou ailleurs. On a pleuré et ri. Sa belle voix tendre a encore résonné dans le cirque", raconte-t-il avant de détailler les différentes participations des invités.
Kên et moi et des amis ont porté le cercueil, on a fait tout le tour de la piste en pleurant et en chantant pendant qu'Izïa dansait
Il s'arrête également sur les hommages de son frère et de sa soeur (ils ont tous une mère différente), avec des mots touchants symbolisant clairement l'union d'une famille autour d'une même figure. "Kên, mon frère bien aimé, a pleuré en racontant le rêve qu'il a fait la nuit de la mort : Jacques qui s'enfuyait dans des ruelles en éclatant de rire. Princesse Izïa, ma soeur bien aimée, a chanté une merveilleuse chanson qu'elle venait d'écrire sur son père : Dragon de métal. Elle a aussi dansé autour de Jacques", rapporte-t-il, avant d'évoquer le grand final de cet hommage : "Izïa a commencé à chanter Irradié, le cirque s'est enflammé. Kên et moi et des amis ont porté le cercueil, on a fait tout le tour de la piste en pleurant et en chantant pendant qu'Izïa dansait. C'était le dernier tour de piste. La dernière fois que Jacques était sur une scène. Les cuivres ont joué le riff d'Irradié, la musique montait. Tout le monde était debout et pleurait en applaudissant. On a fait le tour du cercle magique. C'était plein d'énergie et de folie. Puis Jacques est sorti du cirque."
S'en est suivi l'enterrement au Père-Lachaise, où Arthur "a senti tout l'amour incommensurable de son magnifique public chéri". "On a chanté tous ensemble. On a écouté Parc Montsouris, J'suis qu'un grain de poussière, Le Berceau de la vie et Tête en l'air. Et on a enterré Jacques", raconte Arthur, avant de glisser qu'après les obsèques, tout ce petit monde est "retourné au Cirque d'hiver pour boire des coups et faire la fête".
En toute fin de texte, il raconte les derniers moments de son papa adoré, qui "est mort paisiblement". "Il a juste fermé les yeux et il est parti, sans souffrance. Je vous dis tout ça en espérant soulager votre peine. Merci. Je vous souhaite le meilleur. Jacques vit en nous tous maintenant. Son esprit est vivant. Je vous aime", conclut-il dans ce message bouleversant.