Un dernier adieu avant de le laisser rejoindre les cieux. Ce jeudi 12 avril ont eu lieu les obsèques de Jacques Higelin. Des funérailles en grande pompe pour un grand monsieur de la musique, qui se sont déroulées en deux temps.
La première partie s'est tenue en début d'après-midi entre les murs du superbe Cirque d'hiver à Paris. Un dernier tour de piste symbolique, entouré de ses amis et de ses proches. De nombreuses personnalités avaient répondu à l'appel. Devant le Cirque d'hiver, on a tout d'abord croisé Kuelan Nguyen, la mère de Kên Higelin, l'un des trois enfants de l'artiste décédé le 6 avril à l'âge de 77 ans. Lui emboîtant le pas, on a pu voir de nombreux amis, de la musique comme du cinéma, avec Alain Souchon (venu avec son fils Pierre), Daniel Auteuil, Tom Novembre, Axel Bauer, Mathias Malzieu, Cali, Louis Bertignac, Paul Personne ou encore Armande Altaï et l'actrice Marina Foïs. La maire de Paris, Anne Hidalgo, ainsi que la ministre de la Culture, François Nyssen, étaient également présentes, tout comme Jack Lang.
Tous ont ensuite pris place dans les gradins du Cirque d'hiver, avec un piano installé sur la piste devant un parterre de tournesols. Et une photo en noir et blanc et de dos du poète-rock, disparu vendredi à 77 ans. En-dessous, l'inscription comportant ses trois prénoms "Jacques, Joseph, Victor dort", référence au nom de la série de concerts qu'il proposa du 14 décembre 1981 au 13 février 1982, au Cirque d'Hiver justement. Car au début des années 80, comme à Mogador ou au Casino de Paris, Higelin a laissé une trace indélébile dans cette salle.
C'est le silence total quand arrive, au centre de la piste, le cercueil du grand absent du jour. La sono diffuse un dialogue entre le baladin et Jean-Louis Foulquier, le fondateur des Francofolies. "Rien ne m'empêchera de chanter", promet dans cette interview l'enchanteur Higelin. Pendant l'hommage qui a suivi, Daniel Auteuil a notamment lu une lettre adressée par Barbara au chanteur. Sandrine Bonnaire, qui lui avait consacré récemment un documentaire, a récité un texte, accompagnée par un guitariste. "À toi, Jacques, une dernière taf' de provoc'", a déclamé la comédienne, émue.
C'est ensuite le fils aîné de Jacques Higelin, Arthur H, qui a pris le relais, accompagné par le grand complice de son pèrel Areski. "La grande Brigitte (Fontaine) m'a envoyé un mot au téléphone. Elle n'avait pas le courage de parler. La dernière fois qu'ils se sont vus, ils se caressaient le visage, le nez on aurait dit deux extra-terrestres. Je n'ai rien vu d'aussi beau", raconte le chanteur, avant que ne résonnent dans la salle les mots et les sanglots de Brigitte Fontaine.
La chanteuse Camille, tout de verte vêtue, a quant à elle interprété l'une des premières chansons d'Higelin, Tiens j'ai dit tiens, en tournant autour du cercueil alors qu'Arthur H l'accompagnait au piano. Ce dernier a ensuite retrouvé sa petite soeur, Izïa, le temps d'un duo poignant. Quant au troisième fils, le plus discret, Ken, c'est au bord des larmes qu'il est venu confier qu'il y avait "une phrase qui (le) hant[ait] depuis tout petit : 'Ne pleurez pas les morts, pleurez les vivants.'". "Ça ne va pas être facile...", a-t-il ajouté. On ne le détrompera pas...
Dans un second temps, la famille du chanteur a fait ouvrir les portes du cimetière du Père-Lachaise au public, "le bienvenu" à la cérémonie. Les fans du chanteur qui le souhaitaient pouvaient assister à l'enterrement, et ils étaient visiblement nombreux à avoir fait le déplacement.