Brisa Roché : Découvrez la facette rock de la plus Frenchie des Californiennes, bientôt maman !

Deux bébés d'un coup, ça fait beaucoup : et Brisa Roché, joli ovni qui quitta plus jeune le nord de sa Californie natale pour le nord de la France, où quatre astéroïdes locaux (Lena Deluxe, Jay In Space, Pirzo et Richard Horon) formèrent autour d'elle un groupe enthousiaste pour ses projets audacieux, prépare tant bien que mal cette double arrivée.

La chanteuse de 36 ans s'apprête en effet à accoucher au mois d'octobre ; mais d'ici-là, promo et concerts autour de la parution de son troisième album, intitulé All Right Now et attendu le 13 septembre chez Discograph, s'enchaîneront. L'Américaine se produira - avec ses costumes de récup' cousus main - ainsi à Paris, Marseille, Toulouse et Bordeaux (bébé va voyager !) du 23 au 30 septembre, et assurera une dernière date à La péniche de Lille, sa ville, précisément là où elle doit se tester ce vendredi soir. A cette occasion, Brisa Roché a accepté, quoiqu'un tantinet complexée par ses gracieuses rondeurs, de jouer le jeu avec nos confrères de La Voix du Nord, auxquels elle confie : "À un moment de la grossesse, j'avais moins de souffle. Mais là, je pense que c'est revenu (...) Ce sera ma dernière date avant l'accouchement (...) Je bois toujours un coup avant de monter sur scène. Là, je ne pourrai pas."

Avec All Right Now, la troublante brunette, régulièrement rapprochée de PJ Harvey (une de ses premières sources d'inspiration lorsque, dans une Seattle au zénith du grunge, Brisa cherchait sa voie/x) ou de Björk - pour d'évidentes raisons, vocales, physiques et artistiques, continue l'exploration insatiable de ses territoires.

En 2007, elle assénait, lapidaire, qu'elle avait tourné la page du jazz, entamée peu après son arrivée en Europe. Et de publier dans la foulée, après The Chase en 2005, le psyché-pop Takes.

All Right Now ouvrira quant à lui un chapitre rock, annoncé par les singles Hard as love et Sweat King (doté d'un refrain et d'un bridge de susurrements addictifs), dont nous vous offrons ci-dessus les clips, et porté par une voix délectable de férocité animale et de malice féminine, entre sauvagerie de la quête exploratoire, et spiritualité épanouie.

Toujours immergée dans des projets très élaborés, Brisa Roché a connu "plusieurs (r)évolutions", comme le narre le label Discograph, qui remonte le cheminement initiatique :

"D'abord via la constitution d'un vrai "band" avec lequel Brisa Roché a vécu une tournée qu'elle qualifie de libératrice, intime, animale et philosophique. En fin de tournée, elle convie son groupe sur les terres lointaines et isolées de sa famille (Arcata, Californie), où ils passent un mois à composer ensemble dans un home-studio bricolé par ses soins (l'atelier d'art de sa mère), fonctionnant à l'énergie solaire, juxtaposant un improbable tipi, bordé par un large fleuve et entouré d'une forêt de Séquoias, où se côtoient ours et pumas... Brisa Roché dirige les improvisations, guidant son groupe à l'aide de ses textes, dans une ambiance hors du temps, sensation de liberté mêlée à la moiteur estivale, accompagnant le processus de création.

Suite à cette phase d'écriture se déroulant dans un cadre naturel et quasi mystique, changement de décor et départ pour Hudson, NY, pour fixer définitivement cette matière sonore tout juste élaborée. L'enregistrement se fait 'live', au coeur d'une église gothique de 1869 désaffectée, illuminée par d'immenses vitraux colorés. Ce lieu improbable n'est autre que la nouvelle antre du producteur Henry Hirsch (Lenny Kravitz, Madonna, Mick Jagger..), qui y a posé ses bagages et remonté son studio d'enregistrement, entièrement analogique. L'ombre lointaine de la "Big Apple", l'immensité de la nef qui tient lieu de scène où la musique se substitue aux sermons des prêtres, donnent la sensation d'un mouvement "contre-culture", véritable moment de rock'n'roll apaisé par l'énergie divine habitant encore le lieu..."

G.J.