Clavier, Depardieu, Benigni, Prévost, Galabru, Casta, Dombasle, Piéplu, Castaldi, Sim... Voilà à quoi ressemblait le casting d'Astérix et Obélix contre César. Sortie en 1999, la comédie de Claude Zidi (premier opus d'une série de quatre films adaptés des célèbres bandes dessinées) allait se poser comme le succès de l'année au box-office. Pourtant, avant de voir les bouchons de champagne exploser à tout-va, Claude Zidi a mené un tournage dantesque à son terme. Il raconte.
Sans Depardieu, on n'aurait pas fait le film
Pour Télé 7 Jours, le cinéaste est revenu sur cette expérience qui restera gravée dans la mémoire de ceux qui y ont participé. Zidi gardera notamment à l'esprit que le film a failli ne jamais voir le jour après l'accident de moto de son acteur principal, Gérard Depardieu. "Le 18 mai 1998, à 9 heures du matin, un assistant m'appelle, catastrophé : 'Gérard vient d'avoir un accident à deux kilomètres d'ici.' Je tournais une scène dans le parc du château de Rambouillet, se souvient-il. Je fonce avec ma voiture sur le lieu de l'accident. Je trouve Depardieu allongé de tout son long sur l'herbe du bord de la route, ce qui a amorti sa chute. Sa moto était encastrée dans des barbelés. Il a fait un vol plané d'une vingtaine de mètres et s'en est sorti vivant par miracle, avec une blessure au genou et des côtes cassées." Un mois et demi plus tard, Depardieu était sur pied et tournait.
Il faut dire que l'acteur français était une évidence aux côtés d'un Astérix qui n'a cessé de changé d'interprètes à l'écran (Clovis Cornillac et Edouard Baer le joueront dans le futur). Selon Zidi, c'est le producteur Claude Berri qui voulait absolument Depardieu. "Et Claude avait raison : jamais un acteur n'avait autant ressemblé à un personnage de BD. Sans lui, on n'aurait pas fait le film", assure le réalisateur.
Le tournage ne fut pas triste
Qui dit Obélix dit également appétit d'ogre, autre trait de caractère que Depardieu partage avec son personnage. Bon vivant et joyeux gourmand, l'acteur français ne s'est pas empiffré de sangliers véritables, mais en revanche, Zidi révèle que les tranches de gigot était bien vraies. "Gérard les dévorait avec un appétit d'ogre", confie le metteur en scène, ajoutant qu'au "début du tournage, à à cause de ses problèmes de santé, il suivait un régime drastique sans alcool ni graisses". Mais l'ambiance festive du tournage aurait vite eu raison d'un Depardieu au régime.
Côté effets spéciaux, la production n'aura pas lésiné sur le réalisme. C'est avec humour et sans fard que Claude Zidi révèle ainsi que le poisson servant aux fameuses bagarres entre Gaulois, était bien réel. "On a fait venir des kilos de poissons par camions, que l'on a arrosés pour qu'ils giclent lors de la bagarre", confie-t-il, assurant qu'à "la fin de la journée, les acteurs ne supportaient plus l'odeur". Astérix et Obélix contre César, c'est également un budget qui passe par la mise à disposition de véritables éléphants et lions pour les besoins de certaines scènes. Et lorsqu'on a un mâle en rut, difficile de gérer l'animal sur le tournage. "Chaque fois qu'il entendait rugir sa femelle, il devenait fou et tentait de quitter le plateau", raconte Zidi.
"Le tournage ne fut pas triste", assure le cinéaste, expliquant que le trublion Sim (génial Agecanonix), n'y était pas pour rien avec ses "blagues irrésistibles qui faisaient marrer Daniel Prévost, Jean-Pierre Castaldi, Michel Galabru et Claude Piéplu".