Habitué à affronter les personnalités politiques, le journaliste Edwy Plenel, cofondateur du site d'informations Mediapart, a dû faire face cette fois aux critiques d'un acteur. La star du cinéma français Gérard Darmon a fait un portrait à charge du directeur de la publication de Mediapart sur le plateau d'On est en direct le 5 février 2022 - il est depuis la cible de "menaces". Face à lui, l'homme de 69 ans a répondu aux attaques, expliquant être habitué, en tant que journaliste, à le faire. Il y a quelques années, il était d'ailleurs monté au créneau pour défendre une personne qui lui est chère, sa fille Eve.
Edwy Plenel est parent d'une fille unique, Eve, née en 1982. Sa mère est la sociologue et anthropologue Nicole Lapierre. Militante et activiste française, elle avait fait l'objet d'un portrait dans Libération en 2016, lorsqu'elle a été nommée coordinatrice de Paris sans Sida, projet lancé par la maire de Paris Anne Hidalgo : "Depuis dix ans, Eve Plenel met toute son énergie dans la lutte contre le sida", écrit le quotidien. Elle assume son "enfance bourgeoise, confortable, intellectuelle et parisienne" et précise qu'elle ne s'est pas engagée dans la politique, mais l'associatif. "Bonne élève, bac à 16 ans, Sciences-Po, Act Up, la Cimade, la maternité très jeune (22 ans)", précise Libération dans ce portrait. Aujourd'hui maman de deux enfants, elle est installée à Berlin et vit avec un spécialiste des sciences politiques, spécialiste de la police et de la justice, "qui se situe bien sûr à la gauche de la gauche".
Mais dans cet article, il est précisé qu'elle gagne 3000 euros par mois, tandis qu'elle précise exercer son poste pour Paris Sans Sida à mi-temps. Il n'en fallait pas plus pour lancer une polémique, même si Libération précise par la suite que "ces 3000 euros net correspondaient au total des deux mi-temps effectués lors de la réalisation de ce portrait". Quand l'affaire Fillon éclate en 2017 dans les colonnes du Canard enchaîné, certains demandent au patron de Mediapart, qui enquête également sur le scandale, des comptes sur le travail de sa fille considéré par ses détracteurs comme fictif.
"Eve Plenel a été choisie en avril 2016 par la mairie de Paris pour coordonner la stratégie de Paris sans sida", explique le journaliste sur Mediapart. "Elle est payée mensuellement 1 682 euros net pour un temps partiel qu'elle effectue à Paris, ayant un bureau à la mairie. Ses déplacements depuis Berlin, où travaille son compagnon et où sont scolarisés ses enfants, sont totalement à sa charge." Rebelote lors de l'affaire François de Rugy en 2018, révélée par Mediapart, cette fois, Eve Plenel, qui habite désormais en France, s'exprime sur France Info : "Embauchée comme conseillère vacataire à mi-temps, elle occupait un poste d'experte consistant à produire des notes sur la stratégie en matière de lutte contre le sida. Si elle gagnait 3 000 euros par mois, c'était grâce au complément de son autre mi-temps à la direction de l'Arcat et du Kiosque." Elle conclut : "Il suffit de chercher sur internet deux secondes pour voir la réalité de l'action de Paris sans sida et la réalité de mon travail. Je crois m'en acquitter avec déontologie. Je ne sais pas ce que je peux faire de plus."
Quand celle qui est la candidate socialiste pour les présidentielles a été réélue à la mairie de Paris, Eve Plenel est devenue la conseillère de cabinet de la maire sur les questions relatives à la santé, pour faire notamment face aux nouvelles problématiques sanitaires liées à la pandémie de covid-19. A partir de l'automne 2021, elle a pris la charge d'un atelier professionnel à l'institut d'études politiques de Paris lié aux problématiques de santé publique dans les grandes villes.