S'il a pu se gargariser d'être parvenu à retourner une situation très défavorable en exploitant un vice de forme, Flavio Briatore n'est pas tiré d'affaire pour autant.
Le 5 janvier, quelques semaines après sa radiation à vie du monde de la F1 et son bannissement, consécutivement, des affaires sportives en général, suite à sa tricherie avérée dans le cadre de ses fonctions de président du Renault F1 Team (il aurait conspiré avec le directeur technique Pat Symonds, demandant au pilote Nelson Piquet Jr. de se crasher volontairement pour modifier le cours de l'épreuve, avec une conséquence directe sur l'issue du championnat), les instances de la FIA (Fédération Internationale du sport Automobile) qui l'avaient sanctionné subissaient un camouflet.
Le recours déposé auprès du tribunal de grande instance de Paris par le jet-setteur italien, qui attend un enfant de sa jeune et sulfureuse compagne Elisabetta Gregoraci, avait été entendu : la justice a estimé que la décision du Conseil Mondial du Sport Automobile saisi par la FIA en date du 21 septembre 2009 était "irrégulière" et a annulé sa radiation à vie, l'autorisant par voie de fait à reprendre toute activité de son choix en lien avec le sport automobile. Une amnistie qui vaut également pour Symonds, dont la suspension de 5 ans a été effacée des tablettes.
L'affaire demeure épineuse, puisque le TGI de Paris, s'il s'est estimé compétent pour juger de la régularité de la décision de la FIA, s'est en revanche avéré incompétent pour ce qui est d'évaluer "la responsabilité de Flavio Briatore et Pat Symonds" dans le Crashgate. Et, surtout, la FIA n'a pas l'intention d'abdiquer !
En dépit d'une passation de pouvoir en pleine tempête (le président sortant, Max Mosley, en conflit ouvert avec Briatore depuis des années, a laissé les rênes au Français Jean Todt), les autorités du sport automobile gardent le cap et ont étudié la possibilité d'un recours en appel : "Le président de la FIA a consulté le sénat et les avocats de la FIA au sujet de la décision du TGI du 5 janvier. Il a été décidé à l'unanimité de préparer un recours en appel". L'appel étant suspensif, "tant que l'appel sera en cours, la décision du Conseil Mondial du Sport Automobile du 21 septembre 2009 continuera à produire tous ses effets" (en l'occurrence, le bannissement de Briatore et Symonds).
La FIA précise, dans un communiqué : "Lors de sa campagne électorale l'été dernier, M. Jean Todt, président de la FIA, et son équipe avaient annoncé de nouvelles mesures en faveur d'un changement constructif, notamment l'introduction d'une procédure disciplinaire. Les travaux en la matière sont bien avancés. Une fois mise en place, cette procédure répondra aux questions identifiées dans le jugement du tribunal. Néanmoins, un appel s'impose".
Affaire plus que jamais... à suivre.