En pleine promotion de son livre N'abandonnez jamais, ne renoncez à rien (éditions du Cherche-Midi), le fougueux Francis Huster s'est confié au Monde pour qui il est revenu sur sa carrière. Avec un enthousiasme fiévreux, le comédien parle de son amour pour le théâtre, ainsi que pour la France. Il revient aussi sur le viol dont il a été victime à l'âge de 12 ans et qu'il a révélé dans l'émission On n'est pas couché quelques jours plus tôt.
"Si j'ai attendu un demi-siècle pour parler de ce viol, c'est d'abord parce que je ne voulais pas que les rôles de héros que j'interprétais – Hamlet, Rodrigue, Perdican, Cléante, etc. – puissent être comme masqués par la propre tragédie de mon enfance. Ensuite, j'ai voulu que mes filles [Élisa (19 ans) et Toscane (14 ans), dont la mère est son ex Cristiana Reali, ndlr.] soient assez grandes pour pouvoir comprendre pourquoi je révélais ce drame. Non pas pour geindre en tant que victime, mais au contraire pour donner du courage et de la force à tous ceux qui, dans leur vie, ont aussi été marqués par un drame personnel. C'est pour cela que j'ai écrit N'abandonnez jamais, ne renoncez à rien : pour que ceux qui le liront entendent les paroles qui m'ont sauvé, qui m'ont convaincu de me battre toute ma vie, pour ne jamais renoncer à mes rêves et les réaliser", confie l'artiste de 69 ans au Monde.
Un événement dont il ne parle pas dans son ouvrage, trouvant qu'il était "moins fort de parler de [sa] vie que de prendre Molière pour exemple" : "Lui aussi a eu une enfance qui a brûlé sa vie, avec la mort en deuxième couche de sa mère adorée. Il s'est alors détourné peu à peu du destin qui l'attendait comme fils de son père, c'est-à-dire futur avocat et tapissier du roi, pour se construire une autre vie."