Gérald Dahan viré : L'humoriste victime de censure chez Rire et Chansons ?

Décidément, l'humour de Gérald Dahan ne semble pas plaire aux différentes stations de radio qui s'attachent ses services.

Après avoir été remercié fin 2010 par le directeur de France Inter, Philippe Val, l'humoriste s'est vu signifier par SMS qu'il n'était plus le bienvenu chez Rire & Chansons. C'est le second différend qui l'oppose à la station de radio, après un canular sur Zidane en 2005. "La direction, qui m'a pourtant donné carte blanche, m'a notifié par SMS : 'On ne peut pas insulter la République.' Elle m'a dit verbalement : 'On coupera tout ce qui cogne trop Nicolas Sarkozy'. Moi je suis opposé aux coupes", confie-t-il au Parisien.

En cause ? Le nouveau rendez-vous que préparait l'imitateur pour remplacer son billet d'humour à 8h30. Il devait reprendre ses canulars téléphoniques en piégeant des personnalités politiques, candidates ou soutiens à l'élection présidentielle. Six étaient déjà prêtes, dont une où Gérald Dahan, se faisant passer pour Éric Cantona, piégeait Nicolas Dupont-Aignan. Petit à petit, l'humoriste gagne la confiance du candidat à l'élection présidentielle qui se confie alors sur ses différents adversaires. Et Nicolas Sarkozy en prend pour son grade. "Je n'ai absolument pas confiance en Sarkozy qui est une catastrophe ambulante. C'est dramatique, dramatique... Je ne serai jamais un rabatteur de Sarkozy. Je préfère mourir", confiait l'homme politique à Gérald "Éric Cantona" Dahan, avant de poursuivre : "Si Sarkozy est réélu, ça finira dans le sang. Après, ça finira dans la rue. Tu vois le pays supporter Sarkozy encore cinq ans ?" Le faux Cantona décrit alors le président comme une crapule... "Je le pense aussi", répond Nicolas Dupont-Aignan.

Rire & Chansons, qui avait fini par accepter de diffuser le sketch, s'est finalement une nouvelle fois rétractée. Alors, censure de la part de la radio ? "Ce contenu n'était pas conforme à nos attentes. Après écoute, il nous est apparu que ce canular, outre qu'il n'était pas drôle, ne respectait pas la ligne éditoriale, et ce quels que soient les personnages politiques visés. (...) Gérald Dahan a décidé de le divulguer aujourd'hui (mardi 21 février) sur plusieurs médias et réseaux sociaux, et ce en totale contradiction avec les engagements contractuels souscrits vis-à-vis de Rire & Chansons", expliquait la station de radio. Si chacun devrait pouvoir juger de la pertinence et du caractère humoristique du sketch, Rire & Chansons devrait peut-être préciser sa ligne éditoriale, qui empêche visiblement de s'en prendre, de quelque manière que ce soit, aux personnalités.

Toujours est-il que ce matin, Gérald Dahan, qui a donc divulgué son sketch et dont nous vous proposons la vidéo, s'est vu refuser l'accès à la station... "D'être viré, cela ne fait jamais plaisir. Mais être interdit d'accès par un vigile, ne même pas pouvoir récupérer ses affaires ni même rencontrer la DRH ou la direction, c'est tout simplement scandaleux", a-t-il déclaré à l'AFP. L'imitateur, dont la seconde édition du festival Rire et Rock [article=88308]n'avait pu voir le jour[/article, subit là un revers cinglant qu'il comprend difficilement : "On m'a dit que j'avais carte blanche et je me rends compte que ce n'est pas le cas. On m'a censuré ce canular, et le directeur des programmes m'a annoncé qu'il ne serait pas diffusé sous prétexte que je mettais en péril la République..."

Interrogé par le Parisien, Gérald Dahan a reconnu qu'on lui avait signifié sur un bout de papier qu'il n'était plus autorisé à entrer dans les locaux de la radio, mettant en avant le fait que Rire & Chansons ne voulait pas qu'on touche à Nicolas Sarkozy. Résultat, l'humoriste continuera ses spectacles et ira chercher du travail sur une autre radio...