Après de longues années de procédure, la justice s'est prononcée dans l'affaire opposant les enfants de Coluche au producteur Paul Lederman. Comme l'a rapporté l'AFP le 6 décembre 2019, la cour d'appel de Versailles a de nouveau tranché en faveur de Romain et Marius, les deux fils de l'humoriste, en condamnant le producteur à verser des arriérés de redevance pour 21 sketches de l'artiste. Une décision annoncée le 26 novembre dernier et confirmée par une source proche du dossier.
Contrairement à la précédente décision de justice en 2017, la cour a cette fois inclus neuf sketches qui avaient été écartés : les plus grands succès de l'artiste disparu le 19 juin 1986 tels que C'est l'histoire d'un mec sur le pont de l'Alma, Gugusse, Je me marre mais aussi L'auto-stoppeur et Le Schmilblick. La totalité des sommes dues représente au moins 1,1 million d'euros. Paul Lederman avait déjà dû s'acquitter de 558 000 euros à la suite d'un premier jugement. Dans l'attente d'un nouveau calcul des montants dus sur les dernières années, il a été condamné à payer une provision de 40 000 euros. "C'est très regrettable. Il s'agit d'un vieux contentieux crée postérieurement au décès de Coluche", a déclaré l'avocat de M. Lederman. Le conseil des fils Colucci n'a pas souhaité s'exprimer.
Romain et Marius (47 et 43 ans) sont les deux enfants de Michel Colucci, alias Coluche, et Véronique Kantor, décédée en avril 2018. Le couple s'était marié en 1975, mais lors du divorce en 1981, cette dernière avait reçu la totalité des redevances attachées à l'exploitation des enregistrements phonographiques effectués par le comique entre le 16 octobre 1975 et le 15 mai 1981. Seulement en 1988, deux ans après le décès de l'humoriste, elle avait signé un accord avec Lederman et renoncé à cette rémunération moyennant une contrepartie financière.
Dix ans plus tard, Marius et Romain ont porté l'affaire en justice. Ils estimaient que 31 enregistrements de Coluche, effectués avant et après le mariage avec leur mère, relevaient de la succession Colucci. En février 2010, le tribunal de grande instance de Paris leur avait donné en partie raison pour 21 enregistrements. Mais en février 2017, la cour d'appel de Paris en avait retenu seulement 12, écartant l'album Enregistrement public volume 2. L'année suivante, la Cour de cassation avait annulé cette partie de l'arrêt et renvoyé l'affaire à Versailles.