Il pourrait s'agir d'un bien mauvais scénario mais la situation est tristement réelle. Isabelle Adjani vient d'être condamnée pour fraude fiscale comme l'a rapporté l'AFP. Ce jeudi 14 décembre, le tribunal correctionnel de Paris a rendu son verdict dans le procès pour "fraude fiscale aggravée" et "blanchiment" qui avait eu lieu le 19 octobre. Il a condamné l'actrice à une peine de 2 ans de prison avec sursis ainsi qu'une amende de 250 000 euros.
La comédienne devrait faire appel...
C'est une peine de 18 mois de prison avec sursis qui était à l'origine requise par le parquet national financier à l'encontre de la comédienne, 5 fois césarisée. La peine est donc plus lourde que celle qui était demandée. Si la raison n'a pas été communiquée, son absence lors de l'audience pourrait lui avoir coûté cher. Alors qu'elle se trouvait aux Etats-Unis, sa défense avait demandé le report de l'audience en invoquant en particulier une "pathologie aiguë", mais le tribunal avait rejeté cette requête, affirmant douter de son "intention réelle" de venir à la barre.
"Avant d'être une personnalité publique, elle est une citoyenne soumise à des devoirs", avaient affirmé les procureurs financiers, pour qui Isabelle Adjani "a cherché, de façon assez systématique, à diminuer son imposition entre 2013 et 2017". Ses avocats Mes Stéphane Babonneau et Olivier Pardo avaient dénoncé les "procès d'intention" et les "croyances" de l'accusation, plaidant la bonne foi de la comédienne-star de 68 ans et demandant sa relaxe.
L'enquête avait été ouverte en 2016 après l'apparition du nom d'Isabelle Adjani dans les Panama Papers, comme détentrice d'une société aux îles Vierges britanniques. Les investigations n'avaient mené à aucune poursuite sur ce volet mais d'autres soupçons avaient été mis au jour. En cause d'abord, deux millions d'euros transférés en 2013 par Mamadou Diagna NDiaye, un influent homme d'affaires, président du Comité national olympique et sportif sénégalais et aussi membre du Comité international olympique.
Selon l'accusation, il s'agissait d'une "donation déguisée" en prêt, ce qui a permis à l'actrice d'éluder 1,2 million d'euros de droits de mutation. Pour la défense en revanche, la somme correspondait bien à un "prêt déclaré" de la part d'un "ami", dans un "contexte de détresse financière très importante". Il était en outre reproché à Isabelle Adjani de s'être fictivement domiciliée au Portugal en 2016 et 2017, éludant en cela 236.000 euros d'impôt sur le revenu. Vivant alors entre les deux pays, elle avait commis une "erreur" en étant "mal conseillée", avaient fait valoir ses avocats.
L'actrice était enfin soupçonnée de blanchiment, pour avoir reçu depuis une société offshore 119.000 euros sur un compte bancaire américain "non déclaré", une somme ensuite transférée au Portugal. De l'argent utilisé "pour faire un don à la famille de sa gouvernante, afin qu'elle puisse acquérir un bien au Portugal", avaient soutenu ses conseils.