C'est une affaire qui agite le cinéma français depuis plusieurs mois et la prise de parole de Judith Godrèche à l'encontre de deux cinéastes français très influents, Jacques Doillon et Benoît Jacquot. Le 1er juin dernier les deux hommes, âgés respectivement de 80 et 77 ans ont été placés en garde à vue, avant que leurs avocats ne dénoncent cette procédure. Le père de Lou Doillon fait face à trois nouvelles plaintes pour viols et tentative de viol et après avoir passé deux jours en garde à vue, il a été libéré pour raison de santé.
Une affaire particulièrement grave et Judith Godrèche a réagi à la nouvelle de la garde à vue des deux cinéastes assez rapidement. "Je pleure. Mes yeux ne sont plus des yeux. De tout ça. De tout ça je ne sais pas si j'ai la force mais je l'aurai. Je l'aurai je l'aurai la force. Pour elle", a déclaré l'actrice sur ses réseaux sociaux. Mercredi 3 juillet, l'une des trois personnes ayant porté plainte contre Jacques Doillon a accepté de dévoiler son identité et de témoigner auprès de Libération. Il s'agit de Joe Rohanne, personne non binaire et qui a partagé la vie du cinéaste, avec qui elle a eu un enfant, ce qui l'a fait douter longtemps sur le fait de déposer plainte. "Je ne passais pas le cap. Notre fille a 13 ans. C'est délicat de porter plainte contre le père de son enfant. J'ai longtemps eu peur que ce soit une épreuve trop difficile à vivre pour elle", précise Joe.
Une plainte finalement déposée le 5 mars dernier, pour des faits qui remontent à 2009 pour le premier d'entre eux. D'après les informations publiées par Libération, Jacques Doillon aurait abusé de Joe Rohanne pendant son sommeil, alors qu'ils étaient encore ensemble. "Tu ne peux pas me faire ça ! Tu ne peux pas me pénétrer à mon insu !", lui rétorque Joe, qui décide de rompre avec le père de sa fille lorsque la petite à 2 ans, en 2013. C'est très peu de temps après cette rupture que Joe aurait subi "deux autres viols 'punitifs'", comme l'indiquent nos confrères. "J'avais rencontré quelqu'un. Il le savait, si bien qu'il a marqué mon corps. Il voulait montrer que je lui appartenais encore", assure la plaignante.
Un premier viol aurait eu lieu dans la maison de Jacques Doillon où Joe Rohanne doit dormir après la présentation de son premier long métrage à Lisieux (Calvados). "Doillon n'assiste pas à la projection mais pénètre selon Joe par surprise dans la pièce et dans le lit au petit matin sans que la sidération ne laisse à Joe la possibilité de se dégager", indique Libération. Le second viol, "assorti de coups et blessures" se fera dans cette même maison, lorsque Joe vient récupérer des affaires et déposer leur fille pour le week-end. "Dans sa plainte, Joe explique le plaquage dos contre l'armoire, le viol, les morsures au sein", précise nos confrères.
Jacques Doillon est présumé innocent des faits reprochés jusqu'à la clôture de l'affaire par la justice.