Jean-Claude Brialy est mort le 30 mai 2007 à 74 ans, d'un cancer. Un an avant, il avait pris une disposition dans son testament, léguant son château de Monthyon, à la ville de Meaux avec deux contraintes : le transformer en lieu culturel et s'occuper de l'entretien de la bâtisse de 500 m² aussi longtemps que son compagnon Bruno Finck y vivait. Ce dernier a quitté les lieux l'été dernier pour le Sud de la France, la ville récupérant alors la pleine possession du domaine. Mais ce n'est pas au goût de tout le monde.
Est-ce une mission pour monsieur Patrimoine alias Stéphane Bern ? Appelé à la rescousse pour sauver du péril des biens historiques, il pourrait bien se retrouver à devoir éviter la ruine du château de Monthyon... En effet, comme le rapporte le journal Le Parisien, ce beau cadeau de Jean-Claude Brialy a déclenché un clivage au conseil municipal en raison du coût élevé que cela représente. Cette demeure, construite entre le 17e et 18e siècle, avait été achetée par l'acteur en 1959 comme résidence secondaire - devenue sa résidence principale les dernières années de sa vie après avoir quitté Paris - et a été estimée à 1,4 million d'euros. Alors que la ville en a désormais le plein usage, il va falloir passer à la caisse pour régler diverses factures.
Interrogé par le quotidien, le chef de l'opposition au conseil municipal de Meaux, André Moukhine-Fortier, a fait part de ses inquiétudes évoquant les propos de l'adjoint aux finances qui aurait lâché que la somme de 300 000 euros "sans plus de détail", serait nécessaire. L'élu a lui-même fait ses calculs avant de crier au scandale : il estime à 24 000 euros des charges annuelles telles que l'eau, à 6000 euros l'entretien du parc - jusqu'à présent ouvert au public que deux fois par an - ou encore 8000 euros de travaux ponctuels sur le site. Pour lui, alors que le budget de la ville est de 100 millions d'euros par an, cela coûterait trop par rapport à ce que ça pourrait rapporter. Faux, clame le maire de la ville, Jean-François Copé.
L'élu de droite a de grands projets pour le château de Monthyon : un espace musée dédié à l'acteur et au cinéma de la Nouvelle Vague, une petite salle de spectacles, une salle d'expositions ou encore une roseraie des personnages célèbres avec leurs empreintes, un verger et un potager conservatoires de variétés anciennes de fruits et de légumes... Quant au parc à la française, de 8 hectares, il sera restauré. Si la ville va au bout du projet, l'ensemble pourra alors être visité par les curieux un peu plus que deux fois par an...