Serge Villain-Marais, fils adoptif et reconnu de l'acteur Jean Marais, s'est donné la mort, fin février, avec un fusil de chasse. Il avait presque 70 ans. Son meilleur ami Guy Balensi raconte son mal-être dans les pages de France-Dimanche : la solitude et l'épuisement après une longue bataille juridique autour de l'héritage.
Serge était gitan et n'avait pas eu de père jusqu'en 1963 où, après avoir quitté le service militaire, il apprend que Jean Marais veut le reconnaître. L'immense acteur, au destin intimement lié à celui de Jean Cocteau, était un ami de la mère de Serge et s'était pris d'affection pour le jeune homme. Serge s'installe alors dans la villa que partageaient Marais et Cocteau à Marnes-la-Coquette. "Il était très heureux d'être devenu son fils, mais ne s'en vantait pas, raconte son ami Guy Balensi. Serge était pudique."
À la fin des années 60, Serge tente une carrière de chanteur et d'acteur, principalement dans les films de son père. Il devient ensuite restaurateur, mais accumule les problèmes financiers. Ses rapports avec Jean Marais sont "heurtés" selon Guy Balensi : "Serge avait un caractère entier, il était très fier." La rupture intervient en 1973 quand Jean Marais s'installe dans le sud à Vallauris. "On a volontairement éloigné le fils du père..."
Là-bas, Jean Marais se lie d'amitié avec un couple, Joseph et Nicole Pasquali. Il leur offre de nombreux cadeaux. Des soupçons de manipulation pèsent. "Serge a très mal vécu cette période. Il voyait son père s'éloigner petit à petit. Lui qui avait besoin d'être aimé et entouré. Le coup de grâce à été son décès." Jean Marais meurt en 1998 après avoir désigné Nicole Pasquali comme légataire universelle. Serge ne touche rien. Il se lance dans une longue bataille judiciaire qui prendra fin il y a six mois. Ses proches imaginent qu'il va mieux, alors qu'il est à bout : "Depuis qu'il avait touché l'argent qui lui revenait, je pensais qu'il était sauvé. (...) Mais il souffrait énormément de la solitude, malgré notre présence. Il vivait seul avec ses quatre chiens dans un pavillon isolé, alors que son seul souhait aurait été de rencontrer une femme et de recréer une famille."
Une bien triste histoire à lire dans son intégralité dans France-Dimanche, en kiosques le 9 mars.