Le cinéma français vient de perdre l'un de ses artistes les plus prolifiques et les plus décriés : Jean Rollin est mort mercredi 15 décembre.
Né en 1938 à Neuilly-sur-Seine, Jean Rollin Roth Le Gentil s'est illustré à partir des années 60 dans le film de genre. Son obsession : les vampires et les femmes nues. On lui doit quelques-uns des plus grands nanars français tant ces films aux constructions surréalistes, souvent gores et gorgés d'érotisme gratuit, ne ressemblent à rien de connu. Rollin avait un style, le sien.
Devant l'insuccès de La Vampire nue, Lèvres de sang, Le Lac des morts-vivants ou Le viol du vampire, Jean Rollin réalise sous pseudonyme des films pornographiques pour payer ses factures. Ironie de son parcours, c'est lui qui donnera ses rôles traditionnels à Brigitte Lahaie à partir de la fin des années 70, avec par exemple Fascination en 1979, jusqu'à La fiancée de Dracula en 2002. En 2007, il réalisait La Nuit des horloges avec l'ex-porno star et cinéaste Ovidie, sorte de rétrospective de ses films plus personnels. Son dernier long, Le Masque de la méduse, a été tourné cette année.
À l'instar d'un Russ Meyer – cinéaste obsédé par les filles à énormes poitrines - aux Etats-Unis, des fans vouent un culte au charme particulier de l'oeuvre de Jean Rollin. Le magazine Ecrans nous apprend qu'Yvan Pierre-Kaiser et Damien Dupont sont en train de boucler un documentaire sur Jean Rollin. Ce 52 minutes est intitulé Le Rêveur égaré... On vous laisse en découvrir les premières images ci-dessus.