Après une période d'accalmie à l'issue de son abdication en 2014, au profit de son fils Felipe VI, l'ancien roi d'Espagne Juan Carlos Ier revient sous le feu des projecteurs. Soupçonné de s'être fortement enrichi de manière très douteuse - l'actuel souverain vient d'annoncer qu'il renonçait ainsi à son héritage paternel -, il est désormais attaqué en justice par son ex-maîtresse Corinna Larsen.
Une histoire de gros sous et de menaces...
C'est ce qui a poussé Corinna Larsen (également connue sous le nom de Corinna zu Sayn-Wittgenstein lors de son second mariage avec le prince Casimir, jusqu'en 2005) à porter plainte contre Juan Carlos Ier. Comme le relate le site dBalears ainsi que plusieurs médias espagnols, elle a saisi la justice londonienne pour "menaces et harcèlement" alors que l'enquête autour de la fortune décriée de l'ex-monarque de 82 ans agite le pays et les autorités.
Elle est régulièrement citée dans l'affaire, car elle aurait perçu la coquette somme de 65 millions d'euros lors de sa relation avec Juan Carlos Ier. Une somme qui proviendrait d'une fondation offshore détenue aux Bahamas par l'ancien roi, mais dont le compte serait domicilié en Suisse et alimenté par l'Arabie saoudite ! Depuis que ce montage financier a été médiatiquement révélé, Corinna Larsen affirme être de nouveau menacée, car certaines personnes auraient peur qu'elle ne dévoile des "secrets d'État".
En outre, elle attaque aussi en justice l'ancien directeur du Centre national de renseignement (CNI), le général Felix Sanz Roldán. Elle l'accuse de harcèlement jusqu'au Royaume-Uni où elle a trouvé refuge. Elle affirme qu'il y a quelques années, son bureau et sa résidence monégasques avaient été fouillés par les agents du renseignement sous une fausse couverture afin de mettre la main sur des documents...
D'amants à ennemis
Pour rappel, Corinna Larsen - une femme d'affaires allemande d'origine danoise possédant une résidence principale à Monaco ainsi qu'un bureau et une autre maison à Madrid non loin du palais royal - avait été exposée dans les médias alors qu'elle était du décrié voyage de Juan Carlos Ier au Botswana en avril 2012 pour une partie de chasse à l'éléphant. Par la suite, la presse l'avait présentée comme la "bonne amie" du roi, tout le monde comprenant qu'ensemble, ils ne faisaient pas que chasser... L'ancien souverain est toujours marié à l'ex-reine Sofia.
Tranquille pendant quelques années après l'abdication du monarque, elle est de nouveau citée dans les médias en 2018 lors de la divulgation par l'ex-commissaire Manuel Villarejo "de conversations privées enregistrées à son insu en 2015 à Londres" dans lesquelles "elle assure que l'ancien monarque l'aurait utilisée comme prête-nom pour cacher son patrimoine en Espagne et au Maroc et qu'il se servirait d'un cousin pour cacher un compte en Suisse, nourri de pots-de-vin saoudiens", précise cette fois le journal Le Monde. Malgré l'ouverture d'une enquête à l'époque, elle sera classée sans suite.