La guerre qui opposait les Lacoste se termine de la pire des manières. En effet, la nouvelle présidente et petite-fille du fameux René Lacoste, Sophie Lacoste-Dournel, a annoncé hier sa décision prise avec les actionnaires familiaux de céder leurs parts de l'entreprise à Groupe Maus Frères SA, qui détenait déjà 35% du capital de Lacoste SA et devient ainsi propriétaire de la marque au crocodile.
Ainsi, Sophie Lacoste-Dournel, nommée présidente non exécutive de Lacoste SA le 24 septembre, met fin à une histoire vieille de presque 80 ans. Pour expliquer ce choix pris sous la contrainte après une première vente de 30,3% du capital à Maus Frères par son père et prédécesseur Michel Lacoste, la jeune femme de 36 ans a tenu hier mercredi 7 novembre une conférence de presse durant laquelle elle a déclaré : "C'est une décision extrêmement compliquée, extrêmement douloureuse. (...) Nous avions pourtant un projet ambitieux et la volonté ferme d'assurer la pérennité du contrôle familial."
Le choix de céder les parts des actionnaires familiaux s'explique également, toujours selon Sophie Lacoste-Dournel, par la difficulté d'être minoritaire dans une société non cotée en Bourse. Jugée incompétente par son père Michel Lacoste, qui avait annoncé le lancement d'une procédure judiciaire pour contester sa nomination à la tête de la marque, Sophie Lacoste-Dournel devrait néanmoins récolter un joli pactole : 280 à 350 millions d'euros, à partager avec ses partenaires selon l'AFP et 400 à 500 millions selon Le Figaro.
Les Suisses du Groupe Maus Frères, détenteurs du capital de Lacoste via sa filiale Delaunay et accusés de manipulation par Michel Lacoste, s'emparent ainsi d'un pan de l'histoire française. Le crocodile et le mythique polo resteront néanmoins des emblèmes chers à l'Hexagone et notamment aux fans de tennis.