Le linge sale familial se lave en public ! Après la saga Bettencourt et la bataille entre la matriarche Liliane Bettencourt et sa fille Françoise Bettencourt-Meyers, c'est un autre empire qui se fissure à s'apprête à se déchirer devant les tribunaux : les Lacoste. En cause, une nomination litigieuse à la tête du conseil d'administration du groupe qui attriste profondément son ex-président, Michel Lacoste.
Petit-fils de l'ex-champion de tennis et fondateur de la marque René Lacoste, Michel Lacoste compte assigner en justice sa fille Sophie Lacoste-Dournel, fraîchement nommée présidente non exécutive de Lacoste SA à une voix près (six contre cinq), pour "élection en violation du pacte d'actionnaires familiaux". La jeune femme de 36 ans, administratrice de Lacoste depuis 2005 et qui succède donc à son père, ne bénéficiait pas des faveurs de ce dernier, qui lui préférait sa nièce Béryl Lacoste-Hamilton, fille de Bernard Lacoste qui fut président de la marque au crocodile pendant trente-cinq ans et jusqu'à sa disparition en 2005.
Dans une interview accordée au Monde, Michel Lacoste a tenu des propos que l'on peut qualifier de très durs à l'encontre de sa fille : "Elle n'a jamais passé une seule journée de sa vie dans une entreprise et n'a pas les compétences pour diriger un groupe qui se porte bien." L'homme de 69 ans confie également au journal être déçu par la réaction des cinq administrateurs familiaux, manipulés et "séduits par des mirages", ceux du groupe suisse Maus qui détient trois des onze sièges du conseil d'administration de Lacoste et serait donc parvenu à un tour de force.
Ce n'est pas la première fois que Michel Lacoste fait les gros titres pour des différends familiaux : en 2008, il avait écarté son fils Philippe, alors directeur des relations extérieures et successeur désigné à la tête de l'entreprise, à cause de ses multiples altercations avec Réjane Lacoste, sa troisième épouse et ex-responsable des relations publiques.
Un drame familial de plus dans l'histoire des Lacoste, alors que la marque, artistiquement dirigée par le Portugais Felipe Oliveira Baptista, prospère. L'argent ne fait visiblement pas le bonheur...
I.N.