Elle en parle pour la première fois, à la demande de sa fille Laetitia (née de sa précédente union avec Thomas Huges) qui souhaite en savoir plus sur sa défunte grand-mère Bernadette dans le cadre de son documentaire L'Absente. Laurence Ferrari lui a donc révélé que sa maman s'était suicidée en 1989, alors qu'elle n'avait que 22 ans. Un long entretien retranscrit dans les pages de Paris Match.
En interrogeant sa maman, l'étudiante en cinéma de 22 ans également a découvert qu'au départ, sa mère n'était pas vraiment partante pour se confier sur ce sujet douloureux. Mais très vite, Laurence Ferrari a réfléchi et s'est dit qu'il était temps de mettre de côté ses réticences et sa pudeur pour permettre à Laetitia "de comprendre un peu mieux qui [elle était]". La belle blonde de 52 ans a tout d'abord décrit celle qui lui a donné la vie comme une personne "très belle, solaire, avec une vie sociale très riche", sportive, engagée dans de nombreuses associations humanitaires et adorée de ses élèves (elle était prof d'anglais). "Ça, c'était elle durant ses phases lumineuses", a précisé l'animatrice de CNews et Europe 1.
Bernadette avait également des périodes "très sombres, avec de forts épisodes de dépression". Trois à la connaissance de la femme de Renaud Capuçon et le troisième lui a été fatal : "On n'avait pas vu à quel point la maladie la ravageait. Il était trop tard. (...) Ça m'a marquée pendant toute mon enfance. Entendre sa mère crier dans son sommeil toutes les nuits, c'est quelque chose qu'on n'oublie pas..." Il faut dire que sa maman a tout fait pour cacher sa maladie, car "elle en avait honte". "À l'époque, on parlait de psychose maniaco-dépressive, aujourd'hui de bipolarité. (...) Elle ne s'est pas fait soigner jusqu'à son dernier épisode dépressif. Et, malheureusement, les médicaments qu'elle a pris ont enclenché le processus suicidaire", a confié Laurence Ferrari.
J'ai versé toutes les larmes de mon corps
Si elle savait que quelque chose ne tournait pas rond, celle qui est aussi la maman de Baptiste (25 ans, né de son union passée avec Thomas Hugues) et Elliott (8 ans, né de son actuelle union avec Renaud Capuçon) ne pensait pas qu'elle irait jusqu'à se donner la mort, "c'était inconcevable". Le jour où on le lui a annoncé, Laurence Ferrari n'y a donc pas cru.
Quand le drame s'est produit, elle était à la rédaction d'Europe 1. L'une de ses amies l'a appelée pour lui demander de contacter sa famille car quelque chose de grave était arrivé. Quelques secondes plus tard, l'une de ses soeurs lui annonçait la mort de sa maman : "Mes jambes ont lâché, je suis tombée par terre. C'était un tel choc ! Inimaginable. Sur le chemin pour aller rejoindre Emmanuelle [l'une de ses soeurs, NDLR], j'ai versé toutes les larmes de mon corps. Mais quand j'ai passé le seuil de la porte, j'ai arrêté de pleurer. Je savais que je devais être forte pour ma petite soeur." Malgré son immense chagrin, Laurence Ferrari a en effet pris soin de ses cadettes Emmanuelle et Sophie. "C'est une destruction totale. (...) C'était dur à comprendre, j'étais ravagée. Tout ce qui faisait mon quotidien a été fracassé", s'est-elle souvenue.
Très vite, Laurence Ferrari a souhaité faire de ce drame une force, faisant le choix de ne pas se sentir coupable pour ce qu'il s'était produit. Elle a même admis avoir développé une colère contre sa maman pour avancer dans son travail et dans sa vie. "Le revers, c'est que ma mémoire a effacé la majorité de mes bons souvenirs avec maman", a-t-elle regretté. Et d'ajouter : "On n'a pas pu la voir une dernière fois, parce qu'elle était trop abîmée. Elle s'est jetée sous un train."
En conclusion, la journaliste a expliqué à Laetitia qu'elle n'avait pas souhaité dévoiler la vraie raison du décès de Bernadette avec ses enfants jusqu'ici afin de les préserver. Mais l'heure était venue de sortir de son silence...
L'intégralité de l'interview de Laurence Ferrari est à retrouver dans le magazine Paris Match du 28 novembre 2018.