

Pendant cinq ans, entre 2006, année de création d'On n'est pas couché, et 2011, Eric Zemmour polémiquait avec les invités de Laurent Ruquier dans ce talk-show du samedi soir. A ses côtés, le regretté Michel Polac dans un premier temps remplacé après une saison par Eric Naulleau.
A l'heure où le Front National voit ses scores s'envoler dans les enquêtes d'opinions, Laurent Ruquier admettait, samedi 14 mars dans On n'est pas couché, avoir une forme de responsabilité dans la banalisation des idées du parti d'extrême-droite, après avoir laissé Eric Zemmour s'exprimer librement chaque semaine à une heure de grande écoute.
"Je vais vous le dire très franchement... Je le regrette aujourd'hui ! Je suis un de ceux qui (lui) a donné la parole toutes les semaines pendant cinq ans ! Ici, Eric Zemmour a parlé ! Pendant 5 ans, ses thèses ont été entendues tous les samedis soirs", a-t-il admis, faisant son mea culpa. Léa Salamé lui demande alors de préciser sa pensée... "Je regrette car je me rends compte que j'ai participé à la banalisation de ces idées-là. Donc je ne veux pas qu'on me dise que les gens de gauche ont diabolisé et caché les sujets et que c'est ça qui a fait monter le Front National ! Il n'y a pas plus médiatisé qu'Eric Zemmour ! Comment osez-vous dire qu'aujourd'hui, on n'entend pas ces thèses ?", s'est interrogé Laurent Ruquier, applaudi par le public.
Ce débat faisait suite à la venue sur le plateau du journaliste et écrivain François de Closets, qui défendait la thèse selon laquelle le succès d'Eric Zemmour est dû au fait que les médias ne laissent pas suffisamment la parole aux idées qu'il défend. "Vous savez mieux que moi que si ce livre suscite un tel succès c'est parce que ce qu'il dit ce qu'on entend pas et c'est ce qui intéresse les gens !", jugeait l'invité, venu défendre son livre La France à quitte ou double (édition Fayard).
Samedi 14 mars, On n'est pas couché a séduit un peu plus de 1,5 millions de téléspectateurs pour 23,2% de part de marché.
Joachim Ohnona