Vendredi 2 juillet, Laurent Terzieff nous quittait, laissant le monde du théâtre et du cinéma orphelin. Homme passionné et engagé, il aura marqué l'univers de l'art dramatique de sa voix magnétique et son charme fou.
Depuis hier, les hommages se multiplient pour rendre hommage à cette figure incontournable de la scène française, pour qui le théâtre était "une des dernières expériences qui soient encore proposées à l'homme pour être vécue, mais vraiment vécue, collectivement."
Nicolas Sarkozy a salué "un comédien et un homme d'exception", ajoutant : "C'est une voix unique qui s'éteint, une musique singulière qui perçait toujours le brouhaha du monde pour atteindre au mystère de la voie lactée chère à Buñuel. Comédien et homme d'exception, Laurent Terzieff a incarné la vie des hommes dans les rires et les larmes, pendant un demi-siècle, sur les planches comme à l'écran. Son respect des auteurs, des textes, de la langue française qu'il avait épousée avec passion, sa recherche constante de la vérité des êtres et des choses, lui a fait tracer une route singulière, exigeante, et l'a tenu toujours éloigné des postures et des impostures.
Pour Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture, "Laurent Terzieff, c'était le talent à l'état pur, la force de l'interprétation, l'artiste passionné, exigeant, travailleur infatigable et inspiré." "Son physique, tout en force et en fragilité, sa voix, cette capacité à aller au-delà du possible, nous touchent au plus profond. L'empreinte qu'il laisse dans le cinéma et le théâtre et sa liberté indomptable resteront inoubliables", a-t-il conclu.
Jack Lang, ancien ministre de la Culture : "Sa présence était à la fois mystérieuse et lumineuse. Il était un prince des mots, de la poésie et de la scène."
Robert Hossein s'est dit "bouleversé" par cette disparition : "Je l'adorais comme acteur et metteur en scène mais aussi parce qu'il était un être humain admirable, d'une profonde humilité."
Dominique Blanc : "Je suis très fière d'avoir obtenu le Molière la même année que lui. Depuis que je suis toute petite, je l'admire énormément. C'est l'incarnation même du comédien, toute la profession se reconnaît en lui. Sa liberté, son exigence, sa sensibilité en ont fait un emblème."
Samuel Benchetrit, qui l'avait dirigé dans le film J'ai toujours rêvé d'être un gangster : "Il avait un charisme et une exigence incroyables, c'était quelqu'un de magnifique, de très classe, de très discret et mystérieux."
Quant à Pierre Arditi, il décrit Laurent Terzieff sur Europe 1, comme "un phare" pour tous les comédiens. Un hommage à écouter ci-dessus.
Les obsèques de Laurent Terzieff se dérouleront mercredi 7 juillet. Une messe sera célébrée à 10h30 en l'église St Germain des Près, sa paroisse, et sera suivie de l'inhumation au cimetière du Montparnasse.