La météo s'était mise en condition. C'est dans un froid rude et piquant que le Grand Rex a accueilli l'avant-première française du fabuleux The Revenant. Le tapis rouge avait été déroulé et une bonne centaine de fans s'étaient massés dans l'espoir d'apercevoir celui dont le nom était sur toutes les lèvres : Leonardo DiCaprio.
Très chic dans son costume gris, l'acteur américain s'est bien évidemment confié sur sa nomination à l'Oscar du meilleur acteur, lui qui fait office de grand favori. "Arrivera ce qui doit arriver, a-t-il commenté, avec modestie. Bien sûr, si le film gagne un Oscar, quel que soit la catégorie, je célébrerai ça, mais je suis surtout heureux d'avoir participé à un tel film." Il rajoute : "Ça n'est plus de mon ressort. Tout ce que vous pouvez faire, c'est repousser vos limites sur le tournage, c'est ensuite au reste du monde de juger si ça vaut le coup. Je ne ressens plus aucune pression." Non loin de lui, le réalisateur de The Revenant, Alejandro González Iñárritu, approuve. "D'après moi et ma mère, il le mérite", a ironisé le metteur en scène, fier des 12 nominations accumulées par son film en vue des Oscars.
Je savais ce que je risquais
Au micro de Purepeople, Leo DiCaprio s'est confié sur son rôle, "le plus dur très certainement". "Je savais ce que je risquais en m'engageant dans un film qu'Iñárritu voulait faire dans un style documentaire, au coeur d'endroits reculés où il faisait un froid polaire, des températures bien au-dessous de zéro, des combats avec un ours, moi dormant dans une carcasse de cheval, le fait de se battre pour survivre... Je savais que ça n'allait pas être une promenade de santé. Mais cela fait partie de notre métier, c'est ce pour quoi on a signé", a-t-il déclaré. Tout aussi exigeant, Alejandro González Iñárritu avoue : "On demande et on attend beaucoup de tout le monde, confie le réalisateur oscarisé de Birdman. Mais ma relation avec Leo ne pouvait être meilleure parce qu'elle était basée sur la confiance, et on recherchait tous les deux le meilleur !" Pour l'acteur Will Poulter, 22 ans, "Leonardo est un modèle de professionnalisme, son engagement, son comportement".
De la neige, de la boue, du blizzard
Côté préparation, les acteurs ont dû s'investir comme jamais, tant pour le penchant narratif, que pour la partie physique. "C'était intéressant parce qu'on a dû à la fois préparer le film avec des experts sur la période, on a beaucoup échangé avec eux, sur la manière dont vivaient les trappeurs et leur quotidien, confie Will Poulter. Iñárritu voulait aussi qu'on participe à un boot camp [ces entraînements militaires qui utilisent l'environnement naturel, NDLR] et cela nous a beaucoup aidés." Quant aux conditions, l'équipe de The Revenant a effectivement beaucoup enduré. "Le temps était dur, ajoute Will Poulter. Personnellement, c'est l'eau qui m'a posé problème. Mais on a eu de la neige, de la boue, du blizzard... La météo nous a joué beaucoup de tours."
"C'était un film physique et complètement surréaliste", confie Iñárritu, évoquant "un processus de production dingue". "On a voulu une approche cinématographique différente pour ce film, chaque jour était un jour difficile en raison des conditions, mais ça en valait la peine."
The Revenant, en salles le 24 février.
Christopher Ramoné