Jean Veil a confirmé la triste nouvelle à l'AFP. Marceline Loridan-Ivens s'est éteinte à Paris le mardi 18 septembre 2018. Elle avait 90 ans. "C'était une camarade de déportation de maman, cet épisode de leur vie si difficile avait fait d'elles des amies indéfectibles", a témoigné l'avocat et fils de Simone Veil, touché par cette disparition qui survient plus d'un an après le décès de sa maman. "Marceline était quelqu'un qui avait une vitalité exceptionnelle. On avait gardé, les uns et les autres, des relations quasiment filiales. Mon frère et moi étions très proches d'elle, sa présence était importante pour nous", a-t-il également confié.
Jointe par l'AFP, la ministre de la Culture Françoise Nyssen est revenue sur le parcours de Marceline Loridan-Ivens, et sa déportation, en même temps que Simone Veil : "Cette femme avait connu l'horreur, c'était peut-être une des dernières survivantes des camps, qui avait vécu et pouvait transmettre l'innommable de cette période." "Je me souviens avoir été très impressionnée pour l'entrée au Panthéon de son amie Simone Veil, elle était droite, magnifique. C'était une grande dame, une voix cinématographique, une écrivaine et une amie", a-t-elle ajouté.
Marceline Loridan-Ivens, réalisatrice (notamment du court métrage Une histoire de ballon, lycée n° 31 Pékin) mais aussi actrice (vue dans Peut-être de Cédric Klapisch), productrice et écrivaine, a passé sa vie à dénoncer l'injustice et la violence, meurtrie à jamais par sa déportation, à l'âge de 15 ans, à Auschwitz-Birkenau. Engagée dans la Résistance, sa famille a d'abord fuit vers Vichy avant d'acheter une maison à Bollène dans le Vaucluse. C'est là qu'elle a été arrêtée avec son père par la Gestapo en février 1944. Ils ont été transférés à Drancy et déportés à Auschwitz-Birkenau le 13 avril 1944, où Marceline a fait a connaissance de Simon Veil.