Mort de Michel Galabru : Delon, Hallyday, Tavernier, Adjani... Pluie d'hommages

Il restera à jamais dans la mémoire collective. Le populaire Michel Galabru s'est éteint ce lundi au matin à l'âge de 93 ans, a confirmé sa famille. L'annonce de cette mort a provoqué une vive émotion dans le monde de la culture, tant chez les artistes que les politiques ou les anonymes qui ont "grandi, ri et pleuré avec Galabru", comme l'a noté avec à propos Nathalie Kosciusko-Morizet. De son côté, la ministre de la Culture Fleur Pellerin a salué la mémoire d'un "immense comédien" qui "portera à jamais dans le coeur des Français l'uniforme singulier d'un humour tendre et populaire", alors qu'Alain Delon, autre acteur de légende, s'est dit "profondément attristé par disparition d'un très grand". "Michel, ton talent, ta gentillesse et ta drôlerie vont tristement nous manquer", a ajouté celui qui avait partagé l'affiche avec le défunt en 1984 dans Notre histoire de Bertrand Blier, dans une déclaration à l'AFP. Et Isabelle Adjani s'est émue d'être soudain orpheline de celui qui fut son père à l'écran l'année d'avant dans L'Eté meurtrier (1983) de Jean Becker : "Fille orpheline de plusieurs pères immenses au cinéma, Victor Hugo, Lino Ventura et Alain Cuny, je dis adieu aujourd'hui à Michel Galabru, dernière grande figure de drôles de drames", a-t-elle confié, elle aussi à l'AFP.

Même son de cloche du côté d'Elie Semoun, qui, parlant d'un artiste "d'une grande humanité" sur l'antenne de France Info, se souviendra de son pair comme "d'un enfant", pour la propension du regretté comédien à "avoir cette fraîcheur, le trac d'oublier son texte, d'être épaté par le jeu de certains". Autre humoriste ayant grandi avec cet abonné aux comédies, Anne Roumanoff y a été de son hommage : "Autodérision, démesure, modestie et immense talent. Au revoir Monsieur Galabru et surtout merci", écrit-elle.

Dany Boon, qui lui avait offert une participation savoureuse à sa comédie culte Bienvenue chez les Ch'tis, a pour sa part eu du mal à masquer son émotion à l'antenne de RTL, réagissant à la mort de Michel Galabru dans l'émission de Marc-Olivier Fogiel : "Même si Michel Galabru était âgé, on a toujours le sentiment que ces acteurs qu'on connaît depuis l'enfance sont éternels, qu'ils ne mourront jamais... C'était un acteur extraordinaire, un homme très attachant... J'ai un souvenir de la scène - courte mais marquante - dans les Ch'tis, les gens m'en parlent encore aujourd'hui, ça a été un moment extraordinaire... Surtout le moment de la cantine où il nous a parlé de ses souvenirs... J'ai une grande admiration pour ce qu'il a fait en tant qu'acteur... C'était un acteur complet... passionné... qui partageait avec les autres acteurs... Un acteur immense."

"C'est la disparition d'une catégorie d'acteurs que nous n'aurons plus", a regretté Jean-Pierre Mocky (avec qui Galabru a tourné, notamment dans L'Ibis rouge et La Bourse et la Vie) sur LCI. "Il était obligé de faire des films nuls pour gagner de l'argent", s'est également souvenu le prolifique cinéaste sur France Info, notamment "parce que Michel dépensait beaucoup". Autre cinéaste à avoir travaillé avec lui, et non des moindres, Bertrand Tavernier (avec qui Galabru glana le César du meilleur acteur en 1977 pour Le Juge et L'Assassin) a salué à plusieurs reprises, dans une tribune au Huffington Post, "un homme magnifique", évoquant un artiste qui "était génial sans ostentation, sans publiciser son propre génie".

Quelques heures après l'annonce du décès de Michel Delpech, c'est au tour d'une autre figure populaire de nous quitter. Ce que Johnny Hallyday n'a pas manqué de noter, via son compte de Twitter : "Oh non encore!!! Je l'aimais. Tout le monde l'aimait, acteurs, public, au revoir cher Michel", écrit le Taulier. "Bras dessus, bras dessous, les deux Michel s'en sont allés, Même finesse d'analyse, l'une comique, l'autre sociétale, les deux accomplies. Merci", a commenté avec finesse Gilles Jacob, ex-directeur du Festival de Cannes.

Sur le réseau social, la mort de Michel Galabru a fait beaucoup réagir. "Quelle tristesse que de perdre Michel Galabru, écrit Gilles Lellouche. Il serait mort dans son sommeil et en souriant. Parfois il y a une justice..." Et tout le monde y va de son petit message. Alors que l'animateur Stéphane Bern évoque un "comédien généreux et irrésistible", le chanteur Christophe Willem croit savoir que le regretté Gerber "s'en est allé divertir les anges" et ainsi rejoindre Cruchot. La nouvelle génération, à l'image de l'espoir Paul Bartel honorant un "génie légendaire", a elle aussi été touchée.

Même la Gendarmerie nationale a salué la mémoire d'un de ses plus célèbres (et fictionnels) ambassadeurs, en adressant : "un coup de Képi au dernier gendarme de Saint-Tropez."