Pour beaucoup, Nicola Sirkis est le visage du groupe Indochine. Depuis quarante ans, le chanteur arpente les scènes du pays entier et, pour célébrer cet anniversaire, il a même écrit un livre, paru au Seuil, avec Rafaëlle Hirsch-Doran. Mais les fans de la première heure n'oublient pas qu'à sa création, au début des années 1980, la formation était tout autre.
Lors du premier concert d'Indochine, au Rose Bonbon à Paris, Nicola Sirkis était accompagné de Dominique Nicolas, de Dimitri Bodianski et de son frère jumeau Stéphane. Hélas, la vie a fini par le séparer et le groupe a perdu une voix en même temps qu'un membre de la famille. Le 27 février 1999, Stéphane Sirkis est mort à l'âge de 39 ans. Il a succombé à une hépatite C, contractée en raison de ses addictions.
Face à la mort de son frère, Nicola Sirkis a tout remis en cause, dont sa spiritualité. "Pour moi, Dieu est mort, explique le papa de Théa dans les colonnes du journal Le Figaro. Récemment, j'ai lu cette phrase incroyable d'une femme qui a témoigné au Bataclan : 'L'au-delà n'existe pas. Le Paradis, c'était ici et vous avez tout foutu en l'air'. Elle a tout résumé en une phrase, tout ce que j'ai vécu dans ma jeunesse judéochrétienne. Il faut s'inventer son propre Paradis. Il ne faut pas croire à l'Autre, ni aux Autres. Je sais que la mort ne prévient pas et peut advenir en quelques secondes. Donc j'essaye de ne pas perdre de temps, de m'occuper de ma vie d'abord, de vivre au présent."
Le temps passe mais il ne parvient pas à tourner la page. En février dernier, Nicola Sirkis avait rendu hommage à son frère Stéphane, sur les réseaux sociaux, à l'occasion du triste anniversaire de sa disparition. A bout de mot, il avait seulement partagé la photographie d'une bougie...