Nicola Sirkis et son groupe Indochine bouclaient cet été le Black City Tour. Cette tournée les a occupés deux ans et demi, d'abord dans des petites salles puis les zéniths avant de refermer ce chapitre en apothéose par deux concerts au Stade de France. Au cours des 70 dates de la tournée, Indo a été applaudi par 800 000 spectateurs. Alors que l'album et le DVD lives débarquent dans les bacs, Nicola a rencontré les lecteurs du Parisien. Il parle de politique, de ses engagements, mais aussi des siens à commencer par ses enfants et par son frère Stéphane, emporté par une hépatite en 1999.
Fondé en 1981, Indochine a connu trois périodes bien distinctes : les débuts en tête des hit parades, le désamour médiatique dans les années 1990 et la renaissance en 2000 avec le tube J'ai demandé à la lune. Une longévité unique pour un groupe français, le seul à pouvoir remplir le Stade de France. Le retour du groupe au début de la décennie précédente n'était pas aisé : en 1999, Stéphanie Sirkis meurt. "Je ne crois plus en dieu depuis la mort de mon frère, confie aujourd'hui Nicola, âgé de 55 ans. On était en train de faire un album. J'ai mis deux mois avant de m'y replonger. Il avait écrit quelques-unes de ses plus belles chansons. Et j'ai préféré garder le contrôle sur ses compositions plutôt qu'un label en fasse quelque chose de glauque. Aujourd'hui, sa fille [Lou, 24 ans, NDLR] chante dans un groupe, Toybloïd. Je la vois pratiquement tous les jours."
S'il a passé les deux dernières années sur les routes avec les 14 semi-remorques trimballant le matériel nécessaire au spectacle, Nicola Sirkis reconnaît vivre quasi reclus le reste du temps. Avant l'enregistrement du prochain album du groupe, il se donne jusqu'à un an et demi pour souffler et redescendre sur terre. Être père de famille, rien de tel pour se reconnecter avec la réalité : "[Mon quotidien ressemble] à celui d'un père qui va chercher ses enfants à l'école. J'ai aussi un fils de 6 ans. Quand je suis avec ma fille, Thea (13 ans), il y a du boulot : éteindre la télé quand il faut, faire les courses. Mais je ne sors presque pas. Je vis plutôt en ermite." Et son adolescente est assez peu impressionnée par les exploits artistiques de son géniteur : "Sa mère et moi sommes séparés. Ma fille est dans une école publique, n'a pas de nounou. Elle a de très bons résultats à l'école. (...) Je l'ai quand même prévenue qu'elle pouvait trouver des choses horribles sur son père sur Internet. Mais ma fille n'est absolument pas fan de moi." Thea préfère de loin les One Direction. "Je lui dis : 'Je suis un père cool, tu as vu le métier que je fais.' Elle me répond : 'Pfff... Je m'en fous.'"
Retrouvez l'intégralité de cette rencontre de Nicola Sirkis avec les lecteurs du Parisien sur le site de nos confrères.